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Ne pas opposer Loi et Grâce
Ne pas opposer Loi et Grâce
Lu sur le Facebook de Xavier LAVIE
"La Loi n'a pas été donnée comme moyen de salut, mais comme don de grâce, destiné à des gens que Dieu a déjà sauvé. Recevoir la Loi comme don de grâce est aux antipodes de ce que pensent de nombreux chrétiens qui ne voient dans la grâce qu'un moyen d'échapper à la Loi. Tout ceci témoigne d'une vision tronquée des Écritures et parfois même partisane ou pire charnelle.
Il est important de replacer la Loi dans son cadre, ses fonctionnalités et ses finalités, afin de retirer de ses principes, toutes les caractéristiques éthiques et morales qu'elle enseigne à une peuple de gens sauvés par Dieu.
Il n'est pas question ici de retourner sous la Loi, mais de lui redonner sa valeur pédagogique et éthique dans le contexte de notre vie chrétienne.
Ainsi, se baser sur les écrits de Paul comme beaucoup le font, pour se permettre d'établir une distinction entre la Loi et la grâce, c'est oublier que dans son argumentation, Paul visait à dénoncer une conception dénaturée de la Loi comme de la grâce (Galates 5.13). Paul ne les opposait pas, mais il s'opposait théologiquement à ceux qui privilégiaient l'un au dépend de l'autre alors que les deux devaient aller de concert dans une parfaite révélation qui partant de l'ombre des choses à venir nous amène peu à peu à la véritable Lumière : Christ.
Établir une division rigide entre la Loi et la grâce nous amène à établir une distinction marquée entre l'Ancien et le Nouveau Testament, nous conduisant à une opposition de l'un vis à vis de l'autre, comme beaucoup de chrétiens le pensent à tort, perdant ainsi la nécessaire continuité de la Bible et donnant du champ à la vieille hérésie marcionniste du 2ème Siècle.
En effet, Marcion proposa une rupture radicale avec l’Ancien Testament car pour lui, le Dieu de l’Ancien Testament n’était pas le Dieu de Jésus Christ ; c’était un démiurge imparfait qui avait présidé à l’organisation de la création, sans trop bien réussir ; en ce Dieu croyaient Abraham et les prophètes, mais Jésus manifesta selon Marcion un autre Dieu. Cette hérésie théologique conduisait à penser que le Dieu que Jésus était venu révéler s’opposait à la dureté de la Loi imposée dans l’Ancien Testament. Tout ceci établissait une opposition entre la loi de la crainte selon l'Ancien Testament et la loi de l’amour selon le Nouveau Testament. Une telle manière d'appréhender les Écritures est encore tristement dans la mémoire de beaucoup de chrétiens.
Aussi, j'attire ici votre attention sur l’excès inverse qui serait tout aussi hérétique et dangereux que celui de Marcion, et qui consisterait à tenter de judaïser la religion chrétienne au point d’en oublier la nouveauté et l'accomplissement de toutes choses apportée par Jésus. La foi chrétienne se doit donc de maintenir un équilibre fort entre deux ces tendances qui reviennent encore aujourd'hui tristement frapper aux portes de nos églises et tenter des chrétiens mal affermis dans leur foi.
Le Christ tout entier dans la Bible tout entière doit caractériser toute notre approche biblique. Ainsi, les Saintes Écritures du peuple juif appelées Ancien Testament, constituent pour nous une partie essentielle de la Bible chrétienne et sont d'ailleurs présentes, de multiples façons, dans l’autre partie.
Sans l’Ancien Testament, le Nouveau Testament serait un livre indéchiffrable, une plante privée de ses racines et destinée à se dessécher. De même l'Ancien Testament sans le Nouveau demeurerait une plante sans fruit, une annonce sans son accomplissement, une espérance infondée, une succession d'ombres sans éclairage.
N'opposons pas ce qui doit se coordonner harmonieusement dans la cadre de la Révélation progressive et surtout cumulative."
Past. Xavier LAVIE
Tags : loi, testament, grace, chretiens, dieu
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