• Jésus déclarait purs tous les aliments - Il y a plus que cela en Marc 7:1-23

    Jésus déclarait purs tous les aliments - Il y a plus que cela en Marc 7:1-23

    tora levitique

     

    Sauf précision, tous les passages tirés des Saintes Écritures sont extraits de la Version Ostervald révisée édition de 1996.

     

    Jésus déclarait purs tous les aliments. Cela semble être une évidence à la lecture de Marc chapitre sept et des autres passages analogues. Après tout, Marc 7:19  établit ce fait de manière succincte: « Par ces paroles, Jésus déclarait donc que tous les aliments peuvent être mangés » (traduction de la Bible en Français Courant). Ainsi, toute personne qui souhaiterait que les chrétiens prennent en considération les lois alimentaires du pur et de l'impur telles qu'elles sont établis dans les Écritures hébraïques semblerait être bien mal informé. Si Jésus a déclaré tous les aliments purs, qui serait cet individu pour affirmer que le porc, ou encore le chameau, sont des aliments impurs?

     

     

    Cependant, cette traduction relativement populaire de Marc chapitre sept est embarrassante par certains aspects. Premièrement, comment Jésus peut-il légitimement déclarer purs tous les aliments alors que Son Père céleste a bien dit qu’une distinction doit être établit entre les aliments qui sont purs et ceux qui sont impurs? Jésus peut-il renverser les lois établies par le Père? Cela ne serait-il pas une contradiction?

     

    Il y a quelques problèmes supplémentaires à cette interprétation. Si Jésus déclara effectivement que tous les aliments sont purs, cela le disqualifierait en tant que Messie, puisque ses enseignements seraient contraires à la Parole de Dieu. La Bible affirme qu'un Roi légitime d'Israël ne devrait pas s'éloigner de la Loi de Dieu, que ce soit à droite ou à gauche. Renverser les lois de Lévitique 11 serait certainement s'écarter considérablement de la Loi divine. Ses opposants parmi les pharisiens auraient toutes les évidences voulues pour contester sans autre façon son autorité : « Cet homme ne vient pas de Dieu. Ces enseignements sont contraire aux lois de Dieu ».

     

    Enfin, les manuscrits grecs du livre de Marc ne contiennent en fait pas les mots suivants: « Jésus déclarait donc que tous les aliments peuvent être mangés ». Vérifiez la manière dont ce texte est rendu dans des traductions de qualité comme celle d'Ostervald, de Martin ou encore dans la très connue Segond 1910. La manière dont ce passage de Marc 7 :19 est rendu dans ces versions est très différente.

     

    Abordons donc ce texte avec une toute nouvelle approche.

     

    La délégation de Jérusalem

     

    Le Sanhédrin a suffisamment entendu parler de ce prophète en provenance de Galilée pour décider de mener sa propre investigation. Leur but est de déterminer si Jésus est un homme de Dieu légitime ou s’il s'agit d'un hérétique quelconque. Deutéronome 13:4-5 nous met en garde contre tout prophète qui parlerait « de se révolter contre l'Éternel » ou essaierait de nous « pousser hors de la voie où l'Éternel [notre] Dieu[nous] a prescrit de marcher ». Selon ce passage des Écritures, tout homme qui déclare s'exprimer au nom de Dieu et dont l'enseignement est en désaccord avec les commandements de Dieu doit être mis à mort.

     

    Le Sanhédrin veut établir si Jésus (qui semble être un prophète) parle et agit en conformité avec la Parole de Dieu ou non. Si les pharisiens et autres membres du Sanhédrin peuvent déterminer que son enseignement est en désaccord avec la Torah et contredit les commandements, alors ils sont dans l'obligation de le dénoncer comme étant un faux prophète et de le poursuivre en justice. Étant les défenseurs de la foi, il s'agit de leur responsabilité.

     

    Des mains non lavées

     

    À son arrivée en Galilée, la délégation trouve Jésus et ses disciples en train de briser le pain et de manger. Les pharisiens constatent aussitôt que les disciples n’accomplissent pas le lavement rituel des mains avant de manger. Ils s’interrogent à ce sujet. Si Jésus est réellement un prophète ou le Messie, n’enseignerait-il pas à ces disciples ce qu’il est convenable d’accomplir concernant des mains impures?

     

    La coutume du lavement rituel des mains avant de manipuler ou manger de la nourriture est une tradition pharisienne, mais n’est pas un commandement que l’on retrouve dans les Écritures. Cette coutume appartient à la législation contenue dans la Torah orale qui, selon la tradition, aurait été reçue par Moïse au Mont Sinaï. Une section entière de la Mishna (faisant partie de la Torah orale) est dédiée au sujet du lavement rituel des mains. Bien qu’étant tout à fait valable du point de vue de l’hygiène, cette obligation de se laver les mains avant un repas n’est pas un commandement biblique.

     

    Le raisonnement qui se trouve derrière le rituel du lavement des mains peut être perçu comme ayant son origine dans la Bible. Ainsi, dans les Écritures, les êtres humains peuvent devenir impurs et même rituellement contaminés. Par exemple, quelqu'un qui aura touché un cadavre devient non seulement impur, mais tout ce qu'il touche sera aussi contaminé. De plus, nous savons que dans la Bible la viande de certains animaux est impur et qu'ainsi il est interdit de la consommer, alors que d'autres viandes sont purs et qu'il est donc permis de les manger.

     

    La Torah orale utilise ces concepts bibliques de base et les combine pour former ce qui peut sembler être une conclusion logique: toucher du pain avec des mains impures rend le pain impur également. Selon cette opinion, une personne impure qui manipule de la nourriture par ailleurs pure, va rendre cette nourriture impure et ainsi impropre à la consommation. Ainsi, si vous êtes impur (peut importe la raison) et que vous vous en allez manger un sandwich au beurre de cacahuète avec des mains rituellement impures, ce sandwich deviendra impur par le fait que vous l'ayez touché. Soudainement, ce sandwich au beurre de cacahuète deviendra tout aussi impur qu'un sandwich au jambon. Rappelez-vous cependant qu'il s'agit du résultat d’une logique dont on ne trouve nulle trace dans la Bible. Il s'agit d'une tradition pharisienne.

     

    Les pharisiens prenait ce genre de traditions très au sérieux et y ajoutait un aspect superstitieux. Par exemple, le Talmud dans le traité intitulé Yoma parle d'un esprit mauvais qui s'attacherait aux mains des individus jusqu'à ce qu'ils les aient rituellement lavées. Considérez les extraits suivants du Talmud:

     

    Toute personne qui n'a pas lavé ses mains avant de manger du pain est tout aussi impure que si elle avait eut une relation sexuelle avec une prostituée, car il est écrit : « pour l'amour de la femme débauchée on est réduit à un morceau de pain » (b.Sotah 4b citant Proverbes 6:26).

     

    Le rabbin Zerika déclara, s’exprimant au nom du rabbin Eleazar, « Toute personne qui n'aura pas de considération pour le lavement des mains avant un repas sera éradiquée du monde ... » Le rabbin Abbahu déclare: « Toute personne mangeant du pain sans s'être d'abord lavé les mains est comparable à celle qui a mangé de la nourriture impure, car il est écrit: C'est ainsi que les enfants d'Israël mangeront leur pain souillé »  (b.Sotah 4b citant Ézéchiel 4:13).

     

    Si ces citations représentent d'une manière ou d'une autre la conviction des pharisiens du temps de Jésus, nous comprenons qu'ils soient choqués et désappointés que les disciples de Jésus ne se lavent pas les mains en accord avec la tradition des anciens. Ils doivent regarder une telle abrogation de la norme religieuse comme délégitimassent Jésus.

     

    Contredire les commandements de Dieu

     

    Mais la Bible dit-elle que du pain peut réellement devenir impur et contaminé en ayant été manipulé par des mains non lavées? Non, rien de tel n’est dit.

     

    Ainsi les pharisiens demandent à Jésus: « D'où vient que tes disciples ne suivent pas la tradition des anciens, et qu'ils prennent leur repas sans se laver les mains? » (Marc 7:5)

     

    Le Messie leur répond à l'aide d'une citation d'Ésaïe qui catégorise le rituel du lavement des mains comme faisant partie « des commandements d'hommes ». Jésus indique ainsi qu'il ne s'agit pas d’un commandement de Dieu, mais bien plutôt d’une innovation à caractère purement humain. L'obsession pour des rituels minutieux peut être un substitut à une foi et à une obéissance sincère. Jésus poursuit son discours en affirmant que dans leur recherche pour la perfection rituelle, ils ont négligé de légitimes commandements de Dieu: « en abandonnant le commandement de Dieu, vous observez la tradition des hommes ». Il ajoute également: « Vous annulez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition ».

     

    Le lavement des mains avant un repas semble pourtant être une tradition sans danger. Comment cela peut-il contredire les commandements de Dieu?

     

    En Lévitique, Dieu nous commande: « de discerner entre ce qui est souillé et ce qui est pur, entre l'animal qui se mange et celui qui ne se mange pas » (Lévitique 11:47). En déclarant des nourritures pures comme étant impures (simplement parce qu'elles ont été touchés par des mains non lavées), les pharisiens transgressent le commandement qui consiste à correctement « discerner entre ce qui est souillé et ce qui est pur ». Ils déclarent impropre à la consommation ce qui pourtant ne l’est pas selon Dieu. Ils déclarent que ce qui est permis est alors interdit, et ceci sur la base de leur tradition. Autrement dit, le commandement de Dieu qui détermine ce qui est pur de ce qui est impur n'est pas respecté pour cause de tradition.    

     

    Un cœur impur

     

    Jésus va alors jusqu'à déclarer à la foule assemblée, que rien de ce qui entre dans un être humain ne peut le rendre impur; bien plutôt, c'est ce qui sort d'un individu qui le rendra impur. Quand Jésus et les disciples se trouve seuls plus tard dans la maison (verset 17), les disciples l'interrogent concernant cet enseignement. Ils se demandent pourquoi Jésus a déclaré cela ; Ils savent en effet très bien que selon les commandements bibliques, il existe un ensemble d’aliments qui peut être mangé par une personne et la rendre impure.

     

    Après avoir efficacement réprimandé les pharisiens pour leurs traditions annulant les commandements de Dieu, Jésus va-t-il lui-même faire volte-face et également annuler les règles contenues en Lévitique 11? Non. Les disciples ne l'ont pas compris parce qu'ils ont cru qu'il parlait de manière littérale. Ce n'est pas le cas. Il s'agit d'une parabole. C'est ce que le texte affirme en Marc 7:17. Irrité que les disciples l'aient compris de manière littérale et n'aient pas saisi le point essentiel qu'il faisait, Jésus leur demande: « Etes-vous aussi sans intelligence? » (Marc 7:18).

     

    Il est facile de voir comment les disciples ont pu ne pas le comprendre! Tout comme eux, nous utilisons et interprétons les paroles du Messie comme s'appliquant à Lévitique 11, comme si cela était le sujet sur lequel Jésus s'exprimait. Nous assumons de manière erronée que Jésus parle dans ce cas de manière littérale, et qu'il renverse de fait les commandements concernant les aliments qu'il est permis ou non de manger.

     

    Jésus explique à ces disciples que ce n'est pas la pureté rituelle qui le concerne, mais l’impureté des cœurs. Il ne parle ainsi pas du tout de la pureté telle qu'elle est comprise en Lévitique, mais se sert plutôt du cadre de la pureté pour illustrer le point qu'il souhaite faire regardant la pureté du cœur. Quoique vous mangiez, cela entre dans votre métabolisme. Cela ne va pas se déposer dans votre cœur (à l'exception peut-être du cholestérol). Cependant, ce qui provient d'une personne, tel que les pensées mauvaises, l'immoralité sexuelle, le vol, le meurtre, l'adultère, l'avarice, la méchanceté, la tromperie, l'obscénité, l'envie, la calomnie, l'arrogance et la folie, tout cela rend le cœur impur.

     

    Parlant de « se rendre aux toilettes »

     

    Ainsi rien de ce qui vient de l'extérieur ne peut rendre une personne « impure », lorsqu’ être « impur » signifie avoir un cœur impur. Manger du pain rituellement impur (selon la tradition pharisienne) cela ne rend pas le cœur d'un être humain impur. Au lieu de cela, le Messie met en avant l'idée selon laquelle « cela ne lui entre point dans le cœur, mais dans le ventre, et va aux lieux secrets, ce qui purifie tous les aliments » (Marc 7:19). Cela signifie, que les aliments passent dans le système digestif et s'en vont vers la sortie opposé à celle par laquelle ils ont été ingérés. Il n’y a rien qui n’aille au delà de cela dans ce passage.

     

    Pourtant, certains traducteurs ont rendu les termes « ce qui purifie tous les aliments » comme étant un commentaire en parenthèse du narrateur et traduisent ainsi « purifie tous les aliments » par « Jésus déclarait donc que tous les aliments peuvent être mangés ». Néanmoins, les mots « Jésus déclarait donc »  n'apparaissent pas dans le texte grec. Le traducteur les ajoute afin de permettre que cette phrase ainsi nouvellement créée ait du sens. Le texte grec déclare littéralement : « purifie tous les aliments ». Jésus n'est pas en train de renverser ou d'annuler la Loi; il est en train de parler (ahem) de « se rendre aux toilettes ».

     

    Du pain impur?

     

    La traduction de la Bible en Français Courant, en autres exemples, comprend cette partie du texte comme étant un résumé entre parenthèse de ce qui fut dit auparavant. Comme nous l'avons déjà remarqué, la traduction Ostervald de la Bible adopte un rendu plus littéral. Mais qu'en est-il si cette déclaration entre parenthèse telle qu'elle fut créée par les traducteurs est correcte? Est-il possible que Jésus, en contradiction avec la Torah, ait déclaré toutes les nourritures pures?

     

    Cette parenthèse dans le texte est souvent citée comme étant une preuve majeure que Jésus abrogea les lois alimentaires. En conséquence, il est communément compris à la lecture de Marc 7:19, que nous pouvons manger un rôti de porc accompagné d’une sauce aux escargots.

     

    Cependant, même si cette phrase devait être traduite comme une parenthèse dans le texte, la question demeure: « Quel est donc le contexte dans lequel s'exprime Jésus? ». Les disciples mangeaient-ils réellement des viandes impures? Ils n'en mangeaient pas. Lorsqu'ils furent critiqués par les pharisiens, ils mangeaient du pain. Qu'est-ce que manger du pain à donc à voir avec les règles de Dieu concernant les viandes purs et impures?

     

    Jésus ne déclara pas que tous les aliments étaient purs. Il n'a pas contredit les Écritures, et il est bien le Roi légitime d'Israël qui ne s'est pas écarté de la Loi de Dieu, ni à gauche, ni à droite. 

     

    Traduit d'après "HOLY COW!" par Hope Egan.   

    « Selon quelles lois et sous quelle prêtrise vivons-nous actuellement?La parachah Mattoth Massey »
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