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L’aliyah comme condition de la rencontre avec DIEU ! par Jean-Marc Thobois
Article lu et repris à partir du site de Michelle d'Astier
Site: http://www.michelledastier.com/
L’aliyah comme condition de la rencontre avec DIEU ! par Jean-Marc Thobois
Grâce au travail de Yves Dervin, voici sous forme écrite le puissant enseignement de Jean-Marc Thobois.
L’aliyah, c’est-à-dire la montée ou la sortie comme condition de la rencontre avec Dieu.
Genèse 12:1 : L’Éternel dit à Abram : Va-t’en de ton pays, de ta patrie et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai.
2 Chroniques 36:22 : La première année de Cyrus, roi de Perse, afin que s’accomplisse la parole de l’Éternel prononcée par la bouche de Jérémie, l’Éternel réveilla l’esprit de Cyrus, roi de Perse, qui fit faire de vive voix et par écrit cette publication dans tout son royaume : Ainsi parle Cyrus, roi de Perse : L’Éternel, le Dieu des cieux, m’a donné tous les royaumes de la terre, et il m’a chargé de lui bâtir une maison à Jérusalem en Juda. Qui d’entre vous appartient à tout son peuple ? Que l’Éternel, son Dieu, soit avec lui, et qu’il monte !
La montée, condition de la rencontre avec Dieu:
Je voudrais répondre à une question essentielle : Pourquoi la Bible est-elle centrée sur cette montée vers Jérusalem ?
Jérusalem, c’est une montagne spirituelle. Il est vrai, comme le dit le psaume, que Jérusalem est entourée par des montagnes, mais elle-même n’est pas une très haute montagne. Elle fait environ 800 m d’altitude. En comparaison avec les Alpes ou l’Himalaya, c’est une petite montagne. Quand on emmène des Suisses en Israël, eux disent que ce sont des « collinettes ».
Oui, mais Jérusalem, c’est une montagne spirituelle.
Et pour un Juif, quand vous quittez quelque pays du monde que ce soit, quand bien même vous quittez le Mont Blanc ou l’Everest, si vous allez à Jérusalem, vous montez. Et quand vous quittez Jérusalem pour vous rendre dans quelque pays que ce soit, vous descendez. Qui d’entre vous appartient à tout son peuple, que l’Eternel, son Dieu, soit avec lui et qu’il monte. La Bible toute entière est l’histoire d’une montée ou d’une sortie. Le mot aliyah peut se traduire par les deux termes.
Cette sortie, ce départ sont une condition indispensable d’une rencontre avec Dieu.
La Bible nous montre l’homme tout d’abord présent dans un jardin, le jardin d’Eden. Eden, c’est un mot qui, en hébreu, signifie : délices. Eden, c’est l’endroit des délices, de l’abondance des biens. L’homme a tout à sa disposition, il n’a aucun effort à faire, aucune peine ne le touche. Et par conséquent, il est dans une condition idéale.
Mais L’Eden, c’est un endroit où il ne se passe rien. Nous ne savons pas combien de temps l’homme est resté dans ce jardin d’Eden, nous ne savons pas ce qui s’y est produit. La seule chose que nous savons, c’est qu’à la fin de ce temps-là, le serpent est entré dans ce jardin et est arrivé ce qui est arrivé : l’homme a péché et, à partir de ce moment, il quitte l’Eden. Lorsqu’il est sorti de l’Eden, il part en exil.
Et, dans la Bible, l’exil, c’est toujours un jugement de Dieu.
Lorsque l’homme a quitté l’Eden pour l’exil, le Seigneur met des anges avec des épées tournoyantes, des épées de feu pour l’empêcher de revenir dans l’Eden. Le retour en arrière est impossible ! Revenir dans le Paradis perdu, c’est impossible ! Et pourtant, c’est toujours la tentation de l’être humain.
L’être humain a gardé la nostalgie de l’Eden. Et il rêve toujours d’y revenir.
Il n’y a pas que l’Eden dont il est question dans la Bible, dont l’homme a la nostalgie. Nous avons tous aussi des « Eden » que nous avons dû quitter à un moment ou à un autre : des lieux, des temps, des moments, des circonstances dans lesquels nous avons été dans une situation idéale, une situation de délices dans lesquelles on aimerait revenir. Et de la même manière que l’homme, au commencement, ne pouvait pas revenir dans l’Eden, de la même manière, nous ne pouvons pas non plus revenir dans les paradis que nous avons perdus.
Lorsque Dieu a chassé l’homme du jardin d’Eden, Il lui fait aussi des promesses, notamment une promesse à la femme, celle de la réparation de cette brisure introduite par le péché dans le monde et qui a justement provoqué cet exil. Et ce qui a provoqué la mort va finalement se transformer en une bénédiction pour apporter la vie.
Ça veut dire qu’au moment même où l’homme va subir ce châtiment de l’exil, au moment même où il sort de cet endroit de délices, Dieu place devant lui un avenir et une espérance.
On ne peut pas revenir en arrière, il y a un chemin qui est devant toi, un chemin qui ne sera pas forcément facile, mais un chemin qui mène vers un but. Ce n’est pas un retour à l’Eden, c’est une réalité autre, c’est une réalité nouvelle.
Ainsi, l’homme est en marche vers une terre nouvelle et un ciel nouveau, vers une Jérusalem nouvelle.
Parce que le Seigneur est Celui qui fait toutes choses nouvelles. Quelque chose qui sera encore mieux que ce que l’homme a abandonné, ce que l’homme a été obligé de quitter. Voilà le but que le Seigneur place devant nous. Qui d’entre vous appartient à Son peuple, que l’Eternel son Dieu soit avec lui et qu’il monte.
Lorsque nous lisons les onze premiers chapitres de la Genèse, ces derniers concernent l’histoire de l’Humanité toute entière. A partir du chapitre 12 de la Genèse, les premiers versets lus tout à l’heure, c’est l’histoire d’Israël qui commence avec l’histoire d’Abraham. Et tout le reste de ce que les Chrétiens et les non-Juifs appellent l’Ancien Testament, c’est l’histoire d’Israël.
Dans la Bible hébraïque, l’ordre des livres n’est pas exactement le même que celui de nos Bibles chrétiennes. Nos Bibles chrétiennes commencent comme la Bible juive par le livre de la Genèse et se terminent par le livre du prophète Malachie. La Bible hébraïque commence par le livre de la Genèse et se termine par le deuxième livre des Chroniques. Si bien que le verset lu tout à l’heure : « Qui d’entre vous appartient à tout son peuple ? Que l’Éternel, son Dieu, soit avec lui, et qu’il monte ! », c’est le dernier verset de la Bible hébraïque, c’est la conclusion.
Si nous mettons de côté les onze premiers chapitres de la Genèse qui concernent l’histoire de l’Humanité toute entière, entre l’appel d’Abraham et l’appel de Cyrus, c’est la même idée. L’Eternel parle à Abraham et lui dit : « Va-t’en de ton pays, de ta patrie et de la maison de ton père,vers le pays que je te montrerai. » Et beaucoup plus tard, des siècles après, aux descendants d’Abraham exilés en Babylonie, Dieu dit : « Qui d’entre vous appartient à tout son peuple ? Que l’Éternel, son Dieu, soit avec lui, et qu’il monte ! » Ça veut dire qu’entre le commencement et la fin de la Bible hébraïque, il y a cet appel à la sortie, cet appel à la montée : « Va-t’en de ton pays, de ta patrie… »
Abraham est le premier « ole« , comme on dit en hébreu, le premier immigrant. « Ole« , ça veut dire plusieurs choses en hébreu. Ça veut dire quelqu’un qui monte, un montant. Aujourd’hui, dans l’Israël moderne, on parle aussi de la aliyah, c’est-à-dire de la montée. Un Juif qui vient de Russie, de France, d’Ethiopie ou d’ailleurs et qui vient de s’installer en Israël, en français, on l’appelle un immigrant, en hébreu, on l’appelle un « ole« , c’est-à-dire « un montant« .
Aliyah, « ole« , ça veut dire aussi un pèlerin, c’est le même mot. La Bible nous dit que trois fois par an, tout Israélite devait monter à Jérusalem pour se prosterner devant l’Eternel des armées. On appelle ça en hébreu « aliyah lereguel » : pèlerinage à pieds, ou encore montée à pieds. Les textes de l’époque nous racontent comment les pèlerins dans les différents endroits du pays se rassemblaient en groupes et faisaient le voyage ensemble depuis le lieu de leur résidence jusqu’à Jérusalem.
Et pendant qu’ils marchaient — à pieds — ils chantaient. Et que chantaient-ils ? Une série de quinze Psaumes qu’on trouve à partir du Psaume 120 du psautier et qu’on appelle pour cette raison les Psaumes des montées ou les Psaumes des pèlerinages, ou encore les Psaumes des degrés. C’était des "montants" .
On montait à Jérusalem pour rencontrer Dieu. Le but de la sortie : quitter ses occupations habituelles, quitter ses soucis pour aller à la rencontre de Dieu. Le but de la sortie, le but de la montée : ce n’est pas le fait de quitter en soi qui est un but, le but, c’est de quitter quelque chose pour rencontrer Dieu. La montée, la sortie de quelque chose est la condition indispensable pour rencontrer Dieu.
On montait à pieds, pèlerinage à pieds, « aliyah lereguel« . C’est la raison pour laquelle les sanctuaires israélites qui menaient vers le mont Ebal, qui était à l’époque l’endroit où se rassemblaient les tribus avant que Jérusalem ne soit choisie par Dieu pour être l’endroit où réside Son Nom, on faisait cinq étapes dans cinq sanctuaires qui avaient une forme de pied. Aller à pieds, c’était une manière aussi de manifester un désir de rencontrer Dieu. On était en route vers quelque chose. Et les cinq sanctuaires en forme de pied étaient orientés vers le lieu où Dieu avait Sa résidence, c’est-à-dire le Mont Ebal qui était le lieu de rendez-vous des Israélites.
Abraham
Le départ d’Abraham auquel Dieu parle : « Va-t’en de ton pays,… » va être quelque chose de difficile. Abraham habite Ur des Chaldéens, c’est-à-dire le pays le plus prospère, le plus développé de l’époque. Ça correspondrait peut-être à la Californie ou la Floride d’aujourd’hui. Il va quitter cet endroit paradisiaque pour se rendre dans un pays inconnu où il va vivre sous des tentes. Des fouilles à Ur ont mis en évidence les restes d’une civilisation extrêmement brillante, extrêmement développée. Chaque maison avait une salle de bains, un tout-à-l’égout. On a trouvé des écoles avec des restes d’exercices d’écoliers qui apprenaient à extraire des racines cubiques…
Une civilisation brillante, un paradis terrestre. Et Dieu dit à Abraham : Quitte ces choses et va dans le désert vivre sous des tentes. C’est difficile. Et la Bible souligne presque avec complaisance tout ce que ça va coûter à Abraham de quitter ces choses. Quitte ta famille, ta patrie, la maison de ton père et va vers le pays que je te montrerai. Et Dieu ne lui dit même pas quel va être ce pays. Mais Dieu dit quelque chose que nous avons en hébreu et qui n’est pas traduit en français, qui signifie littéralement :
Va-t’en pour toi !
Mais dans toutes les traductions, on a : « Va-t’en de ton pays« .
Alors, qu’est-ce que vient faire ce « pour toi« ? Un grand commentateur juif du 10è siècle a donné l’explication de ce « pour toi« tout à fait étonnant : « Pour toi », ça veut dire : « Pour ton bonheur« . Ça veut dire : « Va-t’en parce que c’est le meilleur pour toi ». C’est un ordre de Dieu mais c’est aussi une promesse. Evidemment, c’est une promesse qui ne peut être reçue que par la foi. Car, humainement parlant, c’est tout le contraire. Abraham va quitter un paradis terrestre pour aller vivre dans ce qui est le contraire d’un paradis : le désert. Et Dieu lui dit : Ce qui va être une perte sur le plan humain, ce sera le meilleur pour toi. C’est ça la foi d’Abraham : d’avoir cru qu’effectivement ce serait le meilleur pour lui.
Je rendrai ton nom grand
C’est très important dans la Bible de donner un nom. Ce n’est pas simplement un état civil.
Donner un nom, c’est prendre pouvoir sur la personne ou sur l’objet que l’on nomme. Quand Dieu, au commencement, crée le ciel et la Terre, la lumière, les ténèbres, Il les nomme. Il appela la lumière jour et les ténèbres nuit. Quand de l’eau va émerger le sec, Dieu va nommer l’amas des eaux mer et le sec terre. En donnant des noms à ces réalités qu’Il vient de créer, Dieu affirme Sa souveraineté, Son autorité sur les produits de Sa création.
Et Dieu fait venir les animaux vers l’homme pour qu’il les nomme. Pourquoi ? Parce que l’homme a reçu de Dieu l’ordre de dominer sur les animaux. Et en donnant des noms aux animaux, l’homme manifeste son autorité, son pouvoir sur ces animaux.
On trouve ça même dans notre culture, pourtant bien peu biblique. Quand un couple a un enfant, il le nomme. Ce sont les parents qui choisissent le nom de l’enfant. En donnant ce nom à leur enfant, ils veulent dire : c’est notre enfant. Nous le reconnaissons comme tel et, par conséquent, nous affirmons que nous avons une autorité et une responsabilité sur cet enfant. Vous trouverez cela dans ce magnifique texte d’Esaïe 43 où Dieu dit à Israël : « Ainsi parle maintenant l’Éternel, qui t’a créé, ô Jacob ! Celui qui t’a formé, ô Israël ! Sois sans crainte, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom : Tu es à moi ! »
Et là, nous voyons ce qu’était le péché des gens de Babel. Qu’est-ce que Dieu avait contre cette ville de Babel, cette civilisation brillante ? Etait-ce la hauteur de la tour qui lui faisait un peu d’ombre ? Dieu n’est pas contre l’Empire State Building, Il n’a rien contre ça. Etait-ce parce que les gens de Babel avaient refusé de se disperser sur toute la surface de la Terre ? Non, l’exil, c’est un châtiment et, au contraire, le rassemblement, c’est toujours une bénédiction. « Il est bon, il est doux pour des frères de demeurer ensemble« , (c’est ça l’Eglise).
Alors, quel est le péché des gens de Babel ? C’était de se faire un nom: « faisons-nous un nom ! »
Et ça veut dire quoi : faisons-nous un nom ! Ça veut dire : nous ne voulons pas être nommé par Dieu, nous ne voulons pas que Dieu domine sur nous, nous ne voulons pas reconnaître l’autorité de Dieu sur nos vies. Nous voulons être nos propres maîtres, comme disent les marxistes : ni Dieu ni maître. Nous voulons nous nommer nous-mêmes.
Et Babel est une civilisation qui a rejeté Dieu, comme notre civilisation moderne. A cause de cela, et bien que ce soit une civilisation brillante, pour pouvoir retrouver le contact avec Dieu, Abraham est obligé d’en sortir : « Va-t’en de ton pays…« . Et si tu t’en vas de ton pays, moi, je te donnerai un nom qui sera grand, je rendrai ton nom grand.
Abraham, c’est le contraire des gens de Babel qui voulaient se nommer eux-mêmes, ils ne voulaient pas reconnaître l’autorité de Dieu sur leurs vies. Il accepte d’être nommé par Dieu. Et Dieu va faire de lui un grand peuple, un canal de bénédiction pour toutes les nations. Dieu place devant lui cet avenir et cette espérance pour tous les peuples. Et Abraham arrive dans ce pays où il construit des autels.
La suite du récit nous montre qu’Abraham fait trois pèlerinages. Un premier pèlerinage l’amène à Sichem, l’endroit où se trouvera plus tard le Mont Ebal. Un autre pèlerinage l’amène à Béthel. Et un troisième pèlerinage l’amène à Hébron. Et chaque fois qu’Abraham arrive dans un de ces lieux, il construit un autel et Dieu se révèle à lui.
Une sortie, un départ, une montée pour une rencontre avec Dieu.
Pourquoi Dieu ne pouvait-il pas se révéler à Abraham en Mésopotamie ? Dieu n’aurait-il pas pu lui parler là-bas ? Non, parce que cet ensemble de villes de Babylonie auquel appartenait Ur avait rejeté Dieu de son sein. Dieu n’y avait plus Sa place. Et Dieu dit à Abraham : Si tu veux me rencontrer, tu dois sortir de cette civilisation.
Jacob
Deux générations plus tard, c’est Jacob qui va faire la même expérience. A la suite de ses petites combines pas très claires, Jacob est obligé de s’exiler du pays. Il va devoir quitter le pays et se met en route pour la Mésopotamie. Il arrive dans cet endroit qui deviendra Béthel, il prend une pierre et en fait son chevet. Pour lui, c’est une pierre banale, quelconque, il prend ce qu’il a sous la main.
Et il a un rêve. Une échelle dont la base repose sur cette pierre et dont le sommet touche au ciel, et les anges de Dieu qui montent et qui descendent. Et il se réveille en disant : « Ce lieu est redoutable, l’Eternel était ici et je ne le savais pas. C’est ici la maison de Dieu, c’est ici la porte du Ciel. »C’est le message que Dieu avait voulu communiquer à Jacob au moment où il partait pour la Mésopotamie. Pourquoi ? Parce que Dieu savait qu’en quittant ce pays dans lequel il était né et, comme le disait un proverbe : nul n’est grand pour son valet de chambre, ça veut dire que l’endroit où on est né, c’est toujours un peu quelque chose de banal. C’est vrai que, d’une certaine manière, la terre d’Israël l’était.
Quand Jacob part pour la Mésopotamie, il va rencontrer une civilisation beaucoup plus développée, beaucoup plus riche, beaucoup plus importante que celle qu’il va quitter. Et Dieu sait qu’il y a un risque pour Jacob : être séduit par cette civilisation brillante et oublier le pays d’où il est parti. Il va vers ce qui est le paradis terrestre de l’époque. Le risque qu’il court, c’est de vouloir s’y installer et d’oublier la maison de son père.
Et par ce rêve de Béthel, Dieu le met en garde : Ne te fais pas d’illusions, ne te laisse pas séduire par les brillantes constructions des hommes. La porte du Ciel, l’endroit où Je parle et je me révèle, ce n’est pas là-bas. Ne te laisse pas séduire non seulement par les constructions architecturales de la Mésopotamie, mais par les constructions intellectuelles, spirituelles, philosophiques, scientifiques que tu vas rencontrer là-bas.
Il y a un seul endroit où je parle, où je me révèle, qui est la maison de Dieu, qui est la porte du Ciel, c’est ce pays-là, cette pierre sur laquelle tu es couché. C’est pourquoi tu pars en exil, Jacob, mais de cet exil, Je te ramènerai dans ce pays-ci. Parce que c’est seulement dans ce pays que J’accomplirai tout ce que j’ai promis à ton grand-père Abraham.
Moïse
Moïse, dont on connaît le cheminement, élevé à la cour du Pharaon dans, aussi, un des paradis terrestres de l’époque, qui plus est la cour royale. Que peut-on rêver de mieux ? L’Egypte avait pris la place de la Mésopotamie à cette époque et c’était le pays le plus développé du monde. Comme le dira l’Epître aux Hébreux, Moïse avait à sa disposition tous les trésors, toutes les richesses de l’Egypte.
Devenu grand, Moïse sortit pour aller vers ses frères : Va-t’en de ton pays… Il sort pour aller voir la misère de ses frères. Et, comme le dit l’Epître aux Hébreux, il aurait pu avoir à sa disposition tous les trésors de l’Egypte, mais il a refusé d’être appelé fils de la fille du Pharaon, préférant l’opprobre du Christ, l’opprobre du Messie à tous les trésors de l’Egypte. Moïse, lui aussi, va renoncer comme Abraham à tous ces paradis terrestres que la civilisation de l’époque était capable de procurer.
Il va sortir, non seulement pour aller vers ses frères, mais il va aussi quitter l’Egypte, il sort pour aller au désert.
Et au désert, que s’y passe-t-il ? Il rencontre Dieu dans le buisson ardent.
Sortir, condition de la rencontre avec Dieu.
Il n’aurait pas pu avoir cette rencontre avec Dieu dans le pays d’Egypte, c’était impossible ! Il fallait qu’il sorte au désert pour rencontrer Dieu. Et comme le dit l’Epître aux Hébreux, il va voir ce qui est invisible, les yeux fixés sur l’invisible.
Et Dieu lui parle dans le buisson ardent : Retourne dans le pays d’Egypte pour en faire sortir mon peuple. Qui d’entre vous appartient à tout Son peuple, que l’Eternel, son Dieu, soit avec lui et qu’il monte.Le but, c’est la sortie. Il sort et il fait sortir ses frères d’un pays d’abondance. L’humanité primitive a quitté l’Eden, Abraham ensuite a quitté Babylone, Moïse et le peuple d’Israël ont quitté l’Egypte.
Loth
Il est intéressant, pour revenir sur Abraham, de constater qu’un homme est sorti avec lui, Loth, son neveu. Est arrivé un moment où les richesses des uns et des autres s’étaient tellement accrues que le pays ne permettait plus de nourrir tous ces troupeaux abondants qu’ils avaient l’un comme l’autre. Finalement, Abraham dit à Loth : Il faut que nous nous séparions, c’est la seule solution rationnelle ; choisis : tu vas à droite, je vais à gauche, tu vas à gauche, je vais à droite.
Il est dit : Loth leva les yeux et il vit la plaine du Jourdain. Avant que l’Eternel n’aie bouleversé les villes de Sodome et de Gomohrre, c’était comme un jardin de l’Eternel, comme le pays d’Egypte. Le jardin de l’Eternel, c’est le jardin d’Eden et le texte de Genèse 13 fait une association entre le jardin d’Eden et le pays d’Egypte. Ça veut dire : l’Egypte, c’était un nouvel Eden.
Loth choisit pour lui malgré la méchanceté des habitants et Loth va retourner au paradis qu’il a perdu, il va avoir la nostalgie de ce paradis perdu. Et il va tout perdre, à la fois le paradis terrestre qui va être détruit et le paradis céleste vers lequel le Seigneur voulait qu’il marche, à l’inverse des patriarches dont il nous est dit qu’ils ont quitté ce pays dans lequel ils avaient vécu et se sont mis en marche vers la Cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur, la nouvelle Jérusalem. Abraham, lui, est resté fidèle.
Le prix à payer
Israël va donc quitter l’Egypte. Il sortit vers… Et c’est lorsque le peuple d’Israël est sorti d’Egypte qu’il arrive au pied du Mont Sinaï.
Qu’arrive-t-il au pied du Mont Sinaï ? Révélation de Dieu.
La sortie, condition de la rencontre avec Dieu. Et là, il sort pour aller aussi vers un pays d’abondance, vers le pays dans lequel coule le lait et le miel. La rencontre avec Dieu au Sinaï est une étape vers ce pays.
Il y a toujours un prix à payer si nous voulons entrer dans toutes les dimensions de cette rencontre avec Dieu. Va-t’en, c’est le meilleur pour toi, va-t’en pour ton bonheur. Ce n’est pas toujours un abandon géographique, mais c’est toujours le fait de renoncer à quelque chose pour obtenir de Dieu quelque chose de meilleur. C’est toujours aller de l’avant, c’est toujours aller plus loin. Lorsque nous marchons avec Dieu, nous ne sommes jamais arrivés au but, c’est toujours un « en route, va-t’en… » Et c’est lorsque nous nous arrêtons, que nous nous installons dans les Sodomes ou les Egyptes de ce monde comme l’avait fait Loth, que nous perdons le prix de la course.
Il faut une force intérieure pour marcher avec Dieu. Il faut apprendre des épreuves et des difficultés et si on n’a pas cette force intérieure, Dieu ne nous délivrera pas.
Israël, peuple de la promesse
L’Egypte, c’est encore quelque chose qui nous impressionne, notamment les célèbres pyramides. Et quand nous contemplons ces pyramides, nous avons une petite idée de la grandeur, de la splendeur de ce que fut cette civilisation. Mais où sont les anciens Egyptiens aujourd’hui qui ont construit ces pyramides ? Il ne reste plus que ces vestiges-là. Il n’y a aucune continuité entre les bâtisseurs des pyramides et les Egyptiens modernes qui sont des musulmans. il ne reste que les pyramides, des pierres mortes. Une religion qui était une religion de mort…
Israël n’a jamais construit de pyramides, mais il a construit les pyramides de la foi. Israël a connu toutes les formes d’esclavage, toutes les formes de l’histoire humaine,mais Israël existe alors que les autres peuples sont dans des musées.
J’ai rencontré il y a de nombreuses années un des grands spécialistes de la Bible en Israël, le professeur Eldad. C’était un ami personnel de l’ancien maire de Jérusalem, Teddy Kolech. Le professeur Eldad était un croyant dans le Dieu d’Israël, Teddy Kolech était un agnostique. Un jour qu’ils se promenaient tous les deux dans la ville de Jérusalem, soudain, Teddy Kolech se tourna vers le professeur Eldad et lui dit : « Il y a une chose que je ne comprends pas. Il y eu ici dans cette ville de Jérusalem les Jébusiens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Romains, les Byzantins, les Croisés. Où sont tous ces peuples-là ? Et nous, les Israéliens, nous sommes là ! » Pourquoi ? Parce que Dieu avait fait des promesses à Abraham, qui avait accepté de sortir vers cet avenir et cette espérance que Dieu avait placés devant lui.
Les quatre bénédictions de Dieu
Prenons dans le livre de l’Exode au chapitre 6, verset 6, au moment où le peuple d’Israël va sortir du pays d’Egypte. Le Seigneur dit ceci :
« C’est pourquoi dis aux Israélites : Je suis l’Éternel, je vous affranchirai des travaux pénibles dont vous chargent les Égyptiens, je vous délivrerai de la servitude à laquelle ils vous soumettent, et je vous rachèterai par la force de mon bras et par de grands jugements. Je vous prendrai pour que vous soyez mon peuple, je serai votre Dieu, et vous reconnaîtrez que c’est moi, l’Éternel, votre Dieu, qui vous affranchis des travaux pénibles dont vous chargent les Égyptiens. »
Quatre expressions de la délivrance, quatre termes différents qui manifestent les quatre étapes de cette délivrance dont le peuple d’Israël va être l’objet quand il va sortir du pays d’Egypte. En sortant d’Egypte, certes, Israël va quitter ce paradis terrestre, mais en même temps, il va recevoir quatre bénédictions de Dieu.
Cette délivrance de l’Egypte, le peuple d’Israël a reçu l’ordre de la célébrer chaque année à la date anniversaire de la sortie d’Egypte, le quatorzième jour du mois de Nisan. A cette occasion jusqu’à aujourd’hui, il y a un repas spécial qu’on appelle le repas de Seder, le repas de Pâques, ce repas que Jésus a pris avec Ses disciples et qui est à la base de notre sainte Cène.
Sur la table du Seder, comme nous le lisons dans l’Evangile de Luc, il y a quatre coupes de vin, quatre coupes que l’on va boire durant ce repas. Pourquoi quatre coupes ? Parce que ces quatre coupes évoquent les quatre étapes de cette rédemption dont il est question dans Exode 6:6 :
- Je vous délivrerai,
- je vous sauverai,
- je vous ferai sortir
- et vous saurez que je suis l’Eternel votre Dieu.
Ça veut dire : Je me révélerai, je me manifesterai à vous. Quand il y aura eu cette délivrance, vous me connaîtrez comme vous ne m’avez jamais connu.
Et c’est là que nous retrouvons justement cette évolution vers la rencontre avec Dieu. Et quand tu seras arrivé dans le pays promis, dit le Seigneur dans Deutéronome 26:5-9 :
« Tu prendras encore la parole et tu diras devant l’Éternel, ton Dieu : Mon père était un Araméen nomade ;il descendit en Égypte avec peu de gens pour y séjourner ; là, il devint une nation grande, puissante et nombreuse. Les Égyptiens nous maltraitèrent, nous opprimèrent et nous soumirent à une dure servitude. Nous avons crié à l’Éternel, le Dieu de nos pères. L’Éternel entendit notre voix et vit notre oppression, notre peine et notre misère. L’Éternel nous fit sortir d’Égypte, à main forte et à bras étendu, par une grande terreur, avec des signes et des miracles. Il nous a fait venir dans ce lieu et il nous a donné ce pays, pays découlant de lait et de miel. »
Dieu place devant nous un avenir et une espérance. Il veut nous donner l’abondance, pas forcément l’abondance de biens matériels, mais l’abondance des biens spirituels. Va-t’en, c’est le meilleur pour toi, va-t’en pour ton bonheur, parce que Dieu place devant toi cet avenir, cette espérance et cette abondance.
Jésus
La moitié de l’Evangile de Luc est consacré au dernier voyage que Jésus a fait à Jérusalem. A partir du chapitre 10 de l’Evangile de Luc, il n’est plus question que de cette montée de Jésus à Jérusalem. Jésus part de la Galilée et Il monte à Jérusalem et, de Jérusalem, Il va remonter vers le Père s’asseoir à la droite de Dieu. Luc nous présente Jésus comme le montant, le pèlerin, le « ole » par excellence, Celui qui nous appelle à Le suivre dans cette ascension spirituelle, dans cette montée.
C’est la raison pour laquelle il nous faut nous rappeler que toute rencontre avec le Dieu véritable implique une sortie, une montée, un abandon, un effort. Il n’y a pas quelque chose de systématique, d’automatique avec Dieu. Il y a toujours un effort pour aller à sa rencontre, un effort pour pouvoir entrer dans Sa communion et dans Sa présence.
Le prophète disait : Les choses anciennes sont accomplies, voici, je vous en annonce de nouvelles. Les forces nouvelles sont en marche pour changer le cours des choses. Dieu est Celui qui fait toutes choses nouvelles.
Conclusion
Et voilà, ll y a peut-être des paradis dont tu as dû sortir et des pays de délices que tu as abandonnés derrière toi. Ces pays dont tu as la nostalgie, ces jardins d’Eden dans lesquels tu aimerais bien te retrouver. Peut-être y a-t-il autour de toi aussi d’autres jardins d’Eden tel Sodome que tu peux voir et qui sont des invitations à venir dans ces paradis terrestres créés par les hommes.
Et Dieu dit, comme Il disait au peuple d’Israël : Si tu appartiens au peuple de Dieu, que l’Eternel Ton Dieu soit avec toi et monte vers le pays que Je te montrerai. Peut-être ne sais-tu pas encore ce qu’est ce pays, mais c’est un pays dans lequel le Seigneur veut te donner l’abondance.
Tu as peut-être perdu bien des choses dans le voyage jusqu’à présent, tu as peut-être été dépouillé de bien des réalités, tu as dû partir en exil et tu es dans l’épreuve et la difficulté.
Ne regarde pas en arrière comme la femme de Loth, ne cherche pas à reconquérir ce que tu as perdu.
Tourne les yeux dans l’autre direction, vers l’avant.
Dieu place devant toi un avenir et une espérance et te dit :
Si tu es du peuple de Dieu, monte toujours plus haut vers le pays que je te montrerai.
Peut-être perdras-tu encore des choses dans le voyage, mais ce sera pour ton bien, pour ton bonheur. Je te bénirai, tu seras source de bénédiction et tu atteindras le but qui nous amené dans ce pays afin de te donner l’abondance.
Que le Seigneur vous bénisse.
« Plus je souffre, plus je parle de Lui. Plus, je suis persécuté, plus j'annoncerai sa Parole. (Silvino Barreira) La science révèle l’empreinte de Dieu : Un sérieux plaidoyer en faveur du Dieu créateur »
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Commentaires
la Jérusalem céleste, non la ville de Jérusalem construite de briques
encore une fois l'HOMME confond terrestre et céleste, donc ce forum restera
un lieu de contradiction
il est promis aux vainqueurs
une place dans le nouvel Eden restauré,
avec au milieu l'arbre, mais sans serpent, sans le tentateur cette fois
Il y à plusieurs demeures dans la maison de Dieu ......