• Le sens du shabbat 2 sur 6 par Schoenel

    Le sens du shabbat 2 sur 6

     Site:  Lettre à l'Epouse 2  (Schoenel)

     

    Le sens du shabbat 2 sur 6  par Schoenel

    Nous avons vu que lorsqu’Abraham quitta sa famille et son pays, c’était également pour se détacher du dieu païen Sin symbolisé par la Lune. Quand Moïse sera envoyé par Dieu pour libérer les Hébreux en Égypte, ce sera aussi pour les libérer de leurs dieux païens et principalement du dieu solaire Amon-Râ. Les dix plaies seront une véritable guerre que l’Éternel mènera contre tous les dieux égyptiens depuis le dieu Nil, jusqu’au dieu Amon-Râ représenté par le pharaon. La Pâque deviendra alors également le jour de la libération des dieux païens égyptiens, mais aussi de la liturgie du pays.

    Cette fois encore il faut remettre les choses dans leur contexte pour comprendre ce que fait l’Éternel avec Moïse. Le culte égyptien se déroulait suivant des règles liturgiques strictes communes à tous les temples et selon des horaires très précis. Pour ce faire, tout sanctuaire devait posséder des structures permettant les observations astronomiques nécessaires à l'établissement du calendrier. Ce sont les "horologues" qui ont la mission de déterminer l'heure précise des cérémonies en observant les étoiles. Les cérémonies se tiennent au moment précis où le soleil (image du dieu Râ) se tient dans les trois positions remarquables : au lever (le soleil est Khépri), au zénith (le soleil est Râ), au couchant (le soleil est Atoum). Ramsès comme souverain d’Égypte et fils du dieu solaire Râ (son nom signifie Râ m’a engendré) étant le garant de la pérennité du culte et tous les Égyptiens devaient s’y soumettre.

     


    On peut alors aisément s’imaginer ce que représentait le sacrifice de l’agneau pascal, si on le met en perspective avec le principal dieu égyptien, Amon-Râ créateur de l’Égypte. Malgré son nom, sa véritable forme est celle d'Amon. Il prend les titres d'Amon-Râ lorsqu'il est dans toute sa gloire. Son lieu de culte principal est dans la ville antique de Louxor (Thèbes) mais surtout à Karnak, le temple le plus riche du pays. Son nom dépassa vite la ville et tout le pays l'adora. On le représente entre autres, sous la forme d’un bélier que l’on trouve devant l'entrée de son temple de Karnak où s'étend une allée de sphinx criocéphales symboles de sa puissance procréatrice. Le criosphinx ou sphinx criocéphale se caractérise par un corps de lion accroupi ou couché aux longues pattes et une tête de bélier aux cornes recourbées. Cela symbolise à la fois la royauté et la fécondité. Ainsi l’animal réunit en lui la force du lion et l’ardeur du bélier, ce qui en fait un être exceptionnel. D’Amon-Râ il est dit qu’il est : « l’éternel, le seigneur de Karnak, créateur de ce qui existe, maître de tout, établi durablement en toutes choses ». Il est dit aussi que « Les dieux se prosternent à ses pieds tels des chiens quand ils reconnaissent la présence de leur seigneur ».


    En sachant cela, on peut mettre en perspective la séquence des événements qui permirent au Dieu des Hébreux de se révéler au monde et à un peuple d’exister. Le bâton est ce qui guide le troupeau dans le désert, c’est un symbole d’autorité. Quand Dieu changea le bâton en serpent et qu’il avala ceux du pharaon, c’est un changement d’autorité divine qui est proclamé, car c’est sous la forme d'un serpent, qu’Amon-Râ fertilisa l'œuf cosmique façonné dans les Eaux primordiales d’où sortit la vie. En voyant cela ce fut la consternation à la cour de pharaon et il ne pouvait plus répondre à la demande de Moïse de laisser partir les Hébreux hors d’Égypte, car cela aurait signifié que le Dieu des Hébreux était plus grand que celui de l’Égypte. Mais l’Éternel va récidiver en exigeant que son peuple le serve en Lui offrant des sacrifices, notamment des béliers, encore un symbole d’Amon-Râ. Il faudra une séquence de plaies pour que le pharaon fléchisse devant l’Éternel.

     

     

    À partir de la quatrième plaie, Pharaon infléchit sa position. Exode 8 : 25 Pharaon (le fils d’Amon-Râ) appela Moïse et Aaron et dit : Allez, offrez des sacrifices (de béliers) à votre Dieu dans le pays. 26   Moïse répondit : Il n’est point convenable de faire ainsi ; car nous offririons à l’Éternel, notre Dieu, des sacrifices qui sont en abomination aux Égyptiens. Et si nous offrons, sous leurs yeux, des sacrifices qui sont en abomination aux Égyptiens, ne nous lapideront-ils pas ? 27  Nous ferons trois journées de marche dans le désert, et nous offrirons des sacrifices (de béliers) à l’Éternel, notre Dieu, selon ce qu’il nous dira. 28 Pharaon dit : Je vous laisserai aller, pour offrir à l’Éternel, votre Dieu, des sacrifices dans le désert : seulement, vous ne vous éloignerez pas, en y allant. Priez pour moi (le principe de la supériorité du Dieu des Hébreux est désormais acquis).

    Mais l’Éternel veut une victoire totale qui serve de témoignage dans le monde entier. « 15  Si j’avais étendu ma main, et que je t’eusse frappé par la mortalité, toi et ton peuple, tu aurais disparu de la terre. 16  Mais, je t’ai laissé subsister, afin que tu voies ma puissance, et que l’on publie mon nom par toute la terre. » Ex 9.

     

     

    L’Égypte qui était le grenier du monde et un don du dieu Nil va voir ses récoltes et troupeaux décimés par la grêle et les sauterelles. Puis l’Éternel frappa Amon-Râ lui-même en éclipsant le Soleil dans des ténèbres si épaisses que personne ne pouvait plus se déplacer. Puis, « 24  Pharaon appela Moïse, et dit: Allez, servez l’Eternel. Il n’y aura que vos brebis et vos bœufs qui resteront, et vos enfants pourront aller avec vous. 25  Moïse répondit : Tu mettras toi-même entre nos mains de quoi faire les sacrifices et les holocaustes que nous offrirons à l’Éternel, notre Dieu. 26  Nos troupeaux iront avec nous, et il ne restera pas un ongle ; car c’est là que nous prendrons pour servir l’Éternel, notre Dieu ; et jusqu’à ce que nous soyons arrivés, nous ne savons pas ce que nous choisirons pour offrir à l’Éternel. » Ex 9.

     

     

    L’Éternel veut détruire l’image même du paganisme égyptien et prouver au monde qu’il n’y a de Dieu qu’en l’Éternel. Le Père des nations révélé à Abraham, va alors frapper pharaon comme fils d’Amon-Râ au travers de son propre fils. Ce qui signifie qu’il n’y a qu’un Dieu au-dessus des nations, le Dieu de Hébreux. A partir de là, l’agneau comme symbole du fils du dieu Amon-Râ (bélier), devient également le principe du sacrifice du fils de Dieu, ce qui n’est rien d’autre que la finalité du sacrifice de la Pâque en Égypte et prendra son sens final quand Jésus mourra sur la croix le jour de Pâque. Le sacrifice de la Pâque en Égypte est le fondement religieux libérateur d’une nouvelle nation ayant l’Éternel pour Père. C’est le sens de la proclamation en Exode 13 : 2  Consacre-moi tout premier-né, tout premier-né parmi les enfants d’Israël, tant des hommes que des animaux : il m’appartient.Moïse dit au peuple : Souvenez-vous de ce jour, où vous êtes sortis d’Égypte, de la maison de servitude ; car c’est par sa main puissante que l’Éternel vous en a fait sortir. On ne mangera point de pain levé.



    Au travers de Moïse, l’Éternel poursuit une œuvre commencée avec Abraham qui proclame toujours la même chose : Dieu est un Père qui va jusqu’au sacrifice de Son fils pour sauver le monde. La ligature d’Isaac et le sacrifice de la Pâque en sont les principaux témoignages bibliques. Ces témoignages vont s’inscrire définitivement dans les temps qui régissent alors toute les nations de la Terre. Car d’une manière ou d’une autre, elles sont toutes soumises aux rythmes lunaire ou solaire qu’imposent les dieux païens. Que ce soit le dieu lunaire Sin et son fils Shamash le soleil, ou Amon le dieu solaire et son fils lunaire Khonsou, un principe universel subsiste, les dieux administrent la vie des hommes par des rites qui se calquent sur les cycles de la Lune et du Soleil qui les représentent comme symbole. Le Dieu des Hébreux va alors définitivement briser cette logique universelle en imposant à Son peuple un nouveau rythme liturgique qui dépasse et même surpasse toutes les fêtes calquées sur les cycles lunaires ou solaires. C’est le principe révolutionnaire de la mise en place de la semaine de sept jours avec le shabbat comme jour de sanctification.

    Le sens du shabbat 2 sur 6  par Schoenel


    Par la circoncision une nouvelle alliance et semence est établie par l’Éternel au travers d’Abraham. Alliance qui va être renouvelée et complétée sur le mont Sinaï avec Moïse et les Hébreux établis comme peuple élu par Dieu. Par Moïse, Dieu va de nouveau révolutionner ses relations avec les hommes, car les Hébreux devront suivre de nouvelles règles pour rester fidèles à l’alliance que Dieu va établir cette fois avec tout un peuple. Elles sont résumées dans le décalogue, qui lui-même est résumé par Jésus ainsi : Matthieu 22 : 36  Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? 37  Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. 38  C’est le premier et le plus grand commandement. 39  Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 40  De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.



    Ces deux commandements résumant le décalogue s’articulent autour de celui du respect du shabbat. Le commandement du shabbat est une révolution majeure en lui-même, car le nouveau rythme du temps que Dieu va imposer aux Hébreux se démarquera radicalement de celui des nations et civilisations alentour et servira même de signe particulier d’appartenance à l’Éternel. Ezéchiel 20.20 : « Sanctifiez mes shabbat, et qu'ils soient entre moi et vous un signe auquel on connaisse que je suis l'Éternel, votre Dieu. » Signe qui est également celui de la sanctification. Ezéchiel 20.12 : « Je leur donnai aussi mes sabbats comme un signe entre moi et eux, pour qu'ils connussent que je suis l'Éternel qui les sanctifie. »



    L’instauration du shabbat est révolutionnaire pour son temps, car le décompte des jours ne se fait plus en fonction d’une organisation sidérale basée sur le Soleil, la Lune ou les étoiles représentant autant de dieux païens, mais à partir de la semaine qui est désormais la nouvelle norme et le shabbat la référence. Les jours ne sont plus nommés par rapport à des astres divinisés, mais sont numérotés de manière totalement impersonnelle. Le premier jour sera le jour un, puis viendront, le deux, trois, quatre, cinq, six et enfin le seul à être nommé, le shabbat. Jour dont le commandement impératif est énoncé dans le Pentateuque développé dans le livre de l'Exode (20, 2–17), et dans le Deutéronome (5, 6–21). Les textes sont presque identiques à une différence bien connue concernant le 4e commandement relatif au shabbat. Dans l'Exode, il est écrit « souviens-toi (zakhor) du jour du shabbat » et dans le Deutéronome « observe », ou « garde » (shamor) le jour du shabbat ».



    Exode 20 : 8  Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier.Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. 10  Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. 11  Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié.



    C'est un commandement ample, qui s'énonce sur 4 versets et appelle à la sanctification dans la régulation des activités et l’ordonnancement du temps. Le shabbat traverse de manière immuable tous les cycles de la vie, des ans et des saisons. D’autres fêtes seront déterminées selon les cycles lunaires, mais la nouvelle semaine instaurée de fait par le shabbat se compte par rapport à lui-même et donc de celui qui l’ordonne. C’est un principe supérieur qui renvoie à la création tout entière qui s’y subordonne. Dieu fait le monde en six jours, mais dans le dernier Il fait shabbat comme une révélation de Lui-même, ce qui sanctifie ce jour. La semaine et le shabbat ne traversent pas seulement le temps, mais en déterminent la nature. Si des temps sont donnés, c’est pour entrer dans le shabbat et la communion avec Dieu. C’est pourquoi le shabbat est également un signe qui renvoie au principe divin.

    Source: http://schoenelblog2.blogspot.fr/2015/01/le-sens-du-shabbat.html

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  • Commentaires

    1
    Gilles
    Mardi 18 Août 2015 à 21:49

    Vraiment très bien


    On pourrait ajouter avec les infos du site thechronicleproject.org sur le calandrier lunaire.


    SLTS

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