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Maître du Shabbat ?
Maître du Shabbat?
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Maître du Shabbat ?
Le Shabbat est l’un des sujets le plus discuté (voir disputé). Il a toujours été l’un des signes visibles de ceux qui obéissent à l’Eternel.
Pour ceux qui sont revenus à la Torah, il n’est pas question de n’observer que 9 commandements sur les 10.
Malheureusement, aujourd’hui, beaucoup se servent des choses que Yeshoua a fait ou dit pour enseigner que nous ne sommes plus tenus d’observer le Shabbat.
« En ce temps-là, Jésus traversa des champs de blé un jour de sabbat. Ses disciples, qui avaient faim, se mirent à arracher des épis et à manger.Les pharisiens, voyant cela, lui dirent : Voici, tes disciples font ce qu'il n'est pas permis de faire pendant le Shabbat. » Matthieu 12 :1-2
Ce récit nous raconte qu’après avoir observé les disciples de Yeshoua arracher des épis pendant le Shabbat pour se soulager de leur faim, certains pharisiens se plaignirent de cela.
Plusieurs autres passages de l’Ecriture semble nous montrer que l’attitude de Yeshoua face au shabbat témoignerait de son opposition au fait de l’observer et, sans chercher à approfondir le sujet en déduisent que ces textes enseignent l’abolissement ou la non observance du Shabbat.
Une telle conclusion n’est toutefois pas soutenue par une lecture attentive du récit et viendrait contredire ce que Yeshoua a enseigné dans d’autres passages des Evangiles. C’est ce que nous verrons et pour bien comprendre, nous examinerons ce que la Bible dit à ce sujet, ainsi que la littérature rabbinique connue à l’époque de Yeshoua.
Les épis de blé
Les disciples de Yeshoua sont donc accusés « de faire ce qui n’est pas permis de faire le jour du Shabbat ». Pour répondre à ses détracteurs, Yeshoua se réfère à David et ses compagnons qui mangèrent les pains de proposition qui leur étaient normalement interdits ainsi qu’aux prêtres qui ne tenaient pas compte des restrictions sabbatiques en sacrifiant au temple, le septième jour sans se rendre coupables.
Voir 1 Samuel 21 :6 Matthieu 12 :3-5
En comparant la situation de notre texte de base à ces deux cas, Yeshoua sous-entend qu’effectivement, ce que les disciples faisaient étaient bien interdit en circonstance normale mais devait être autorisé dans le cas présent.
Cette situation s’appelle en hébreu Piqouah (ou Pikuach) Nefesh (sauvetage d’une vie). L’attitude de Yeshoua face à cette situation était donc appropriée et en accord avec la loi juive qui stipule que les prohibitions religieuses ne s’appliquent pas dans les cas où il faut sauver sa vie ou celle d’autrui (Talmud de Babylone Yoma 83A-84B).
Voir Marc 2 :25
Dans la suite de son discours, le maître dira : « Si vous saviez ce que signifie : je veux la compassion et non le sacrifice, vous n’auriez pas condamné des innocents». C’est une référence au texte d’Osée 6 :6 que les rabbins citaient aussi pour enseigner que les bonnes œuvres sont plus importantes que l’accomplissement des rituels (Talmud Babli Soukkah 49B).
Voir Matt 12 :7, Matt 9 :13, Psaumes 82, Jean 10 :33-38
Les Guérisons
Yeshoua a souvent guéri des personnes, le jour de Shabbat et a été accusé de « faire ce qui n’est pas permis ce jour » comme nous le lisons « Si un homme reçoit la circoncision le jour du Shabbat, afin que la loi de Moïse ne soit pas violée, pourquoi vous irritez-vous contre moi de ce que j'ai guéri un homme tout entier le jour du shabbat ? » Jean 7 :23
Voir Jean 7 :14-24 , Jean 5 :2-13 ,Marc 1 :21-34
Pourtant, c’est aussi ce qu’enseignent les sages d’Israël selon ce que nous pouvons lire dans la littérature rabbinique : « si la circoncision qui s’attache à un seul des deux cent quarante-trois membres du corps humain met le Shabbat en suspens, combien plus le corps tout entier met le Shabbat en suspens ! » (Talmud de Babylone Yoma 85B).
Ce que Yeshoua faisait ne constituait donc pas une transgression et ce principe était connu des pharisiens de son époque. La Torah elle-même n’interdit pas de faire le bien le jour de Shabbat. C’est pour cela qu’il dira : « il est donc permis de faire du bien, les jours de Shabbat » Matthieu 12 :12
Nous devons avoir à l’esprit qu’il y a une hiérarchie dans les commandements divins. Parfois, certaines situations de la vie font que deux commandements entrent en compétition, soit on respecte un et on transgresse l’autre, soit c’est le contraire.
C’est ce que Yeshoua a enseigné comme on le voit dans les Evangiles où il y déclare que tout ce qui se rapporte à la vie humaine, et même animale, est plus important que le Shabbat, et donc ne constitue pas une transgression.
Voir Matthieu 12 :11-12 , Luc 13 :14-16 , Luc 14 : 4-5
Nous voyons que l’attitude de Yeshoua face au Shabbat ainsi que ses propos sont en accord avec la Torah et les enseignements rabbiniques connus des religieux de son époque. Ce qu’il a fait n’a constitué en rien une transgression du Shabbat et il n’a jamais enseigné à ne plus l’observer. Les accusations proférées contre lui et ses disciples étaient donc infondés.
Le fait qu’il ait autorisé ses disciples à faire ce qui n’était pas normalement permis de faire ce jour-là répond à des critères bien spécifiques et à des conditions bien précises dans un cas bien précis. En tirer la conclusion que nous sommes autorisés à ne pas observer le Shabbat en se basant sur ces textes serait un non-sens par rapport à ce qui vient d’être expliqué.
Il faut également savoir, que même si Yeshoua avait violé par ses agissements toutes les observances sabbatiques connues en son temps, cela ne ferait pour autant de lui un apostat à la Torah. En effet, la loi rabbinique reconnait à un prophète la prérogative de lever provisoirement, et non d’abolir définitivement, tout interdit de la Torah si cela est absolument indispensable à l’accomplissement de sa mission (Talmud Bavli Yebamot 90A, Yésodé Torah 9 :3-4).
Ce principe dénommé « Hora’at Cha’ah » est illustré par les agissements du prophète Eliahou (Elie) qui, pour démontrer aux hébreux que le Dieu d’Israël est le seul vrai dieu, sacrifia au mont Carmel, alors que le temple était encore debout et qu’il est strictement interdit de sacrifier en dehors du sanctuaire sacré.
Voir 1 Rois 18, Lévitiques 17 :1-9
Donc, même dans les cas de guérisons effectuées par Yeshoua, qui ne constituent pas une transgression en soi, il s’agissait de toute façon de signes prophétiques, légitimant ainsi ses agissements qu’il outre passage ou non des commandements sabbatiques.
Voir Matt 11 :4-6, Luc 4 :17-19, Jean 9 :3-13-17
A partir de tout cela, nous pouvons donc en conclure que Yeshoua n’a jamais adopté une attitude visant à nous montrer que le Shabbat n’est plus à suivre, mais qu’au contraire, nous devons continuer à obéir à ce commandement ainsi qu’aux autres, comme il n’a eu de cesse de le dire, tout au long de son ministère.
Voir Exode 8 :11 Matt 5 :17-19
Nous voyons qu’il n’a en rien encouragé la non observance du Shabbat, mais qu’il n’a fait que se référer à des enseignements que les religieux de son temps connaissaient mais que certains n’appliquaient pas. Son attitude était donc légitime mais sans une connaissance du contexte dans lequel se situent ces récits, nous ne pouvons pas comprendre de quoi il s’agit réellement.
De plus, si Yeshoua avait enseigné à ne plus observer le Shabbat ou avait autorisé sa non observance, le jour de son procès devant le sanhédrin, les juges n’auraient pas eu besoin de chercher de faux témoins pour le condamner, cela aurait suffi pour le faire mourir, selon ce qui est écrit en Deutéronome 13. Il est donc clair que Yeshoua n’a jamais enseigné une telle chose.
Voir Matthieu 26 :59, Actes 6 :13, Marc 14 :55-56
Yeshoua appelait, dès cette époque à être maître du Shabbat : non par la transgression du commandement, mais en l’observant, avec un cœur prêt à sauver une vie, même ce jour-là.
Voir Marc 2 :27-28
Tags : shabbat, yeshoua, disciples
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