• La Prière

    La Prière

    Michel Yeshayah

     

    Nomination de la prière

     

    LA PRIERE

    La prière se nomme globalement téfila (Isaïe 1, 15), de la racine pll qui veut dire s'évaluer, se juger (léitpallél). Cela nous indique que la prière est autant pour l'homme que pour Elohim.

    La prière est appelée par 10 noms différents qui ont chacun une caractéristique particulière (âssaraléchonoteniqréte téfila) :

    • chaveâ(Exode, 2, 23) qui comporte la supplication,
    • tséâqa(Exode, 2, 23) qui comporte le cri,
    • néâqa(Exode, 2, 24) qui comporte le soupir et le gémissement,
    • rinna(Jérémie 7, 16) qui comporte la supplication bruyante,
    • péguiâ(Jérémie 7, 16) qui comporte l'attitude de cogner, porter atteinte,
    • bitsour(Psaume 18, 7) qui comporte l'angoisse qui étrangle,
    • qeria(Psaume 18, 7) qui comporte l'appel,
    • nippoul(Devarim 9, 18) qui comporte la chute de prosternation suppliante,
    • palloul(Psaume 106, 30) qui comporte l'action de faire justice,
    • ta'hanounim(Devarim 3, 23) qui comporte l'imploration. (Moshé )

     

    Cinq (05) psaumes sont nommés explicitement "prière", téfila (psaumes 17, 86, 90, 102, 142). Les autres formes de nomination des psaumes (chant, poème, mizmor, chir...) sont une question différente. Ces divers mouvements intérieurs dans la prière nous indiquent que la prière est un art, dont on a à apprendre les nuances. Comment?

    Par l'étude des textes qui en parlent (les psaumes), et par la connaissance de l'hébreu qui permet de saisir ces nuances, par la pratique des prières où ces mots sont placés, et dont on pourra alors suivre les mouvements intérieurs comme on lirait une partition de musique. Le Avinou sur le sujet regorge de détails saisissants.

     

    Nature de la prière

     

    1. La prière est basée sur le fait qu'il y a une communication entre Elohim et nous (contrairement aux idoles diverses, Psaume 115, 3-7) car nous sommes faits à l'image d’Elohim et à sa ressemblance (Béréchite 1, 26) ; Qu'Il est la base de notre existence et de notre soutien dans la vie elle-même et Il répond à nos besoins, Il est notre lumière, force, salut (voir les psaumes 27 et 62).

     2. Shelomo dit (I Rois 8, 28) : « Tu accueilleras la prière (téfila) et les supplications (té'hina)... tu écouteras sa rina et sa téfila ». Il y a donc deux (02) composantes :

    • l'orientation vers Elohim que l'on nomme rina (adoration, révérence, amour, joie),
    • et la demande pour les besoins personnels (téfila).

     3. D'une part, la prière est une présence continuelle à Elohim (chiviti Hashém lénéghdi tamid); d'autre part il y a des moments forts de prière chaque jour, à l'instar de Daniel (Daniel 6, 11) : le matin à l'aube (cha'harite), l'après-midi (min'ha), le soir (ârvite).

     4. La prière est un face à face réciproque (néguéd) comme il est dit 

    • de la part d’Elohim : homotaïkhe néghdi tamid (Isaïe 49, 16, tes murailles, Yeroushalaîm, sont constamment devant mes yeux),
    • de la part de l'homme : shiviti Hashém lénéghdi tamid, je me représente Hashém constamment devant moi.
    • dans un mélange de ces deux aspirations :"en ton nom mon cœur dit : recherchez ma face"(lékhaamarlibbi, baqechoufanaï, Psaume 27, 8). 

     

    Pratique

     

    Dans la pratique, la prière est considérée comme un "travail" (âvoda) laborieux et sérieux dont le lieu est le coeur (âvodashébalév). L'exemple donné est celui d'une femme, 'Hanna (I Samuel 1, 13) : « Hanna parlait en son cœur… »

    Cette activité intérieure non statique mais mue volontairement, est la condition de la valeur de la prière et de son écoute par Elohim (Psaume 10, 17). On appelle cela "intention" (kavana), et il est dit que la kavana est obligatoire pour prier.

    En priant, il faut veiller à :

    • Utiliser les prières rédigées (les tehilim) qui sont sûres dans le respect, dans l'usage des noms d’Elohim, dans la hiérarchie des besoins et demandes. Yaacov pouvait dire : "D’où les guerres, d’où les combats parmi vous, sinon de là : de vos plaisirs qui militent dans vos membres ? Vous convoitez et ne possédez pas ; vous enviez, vous jalousez et ne pouvez obtenir ; vous combattez et vous guerroyez, mais vous n’avez pas, parce que vous ne demandez pas. Vous demandez et n’obtenez pas, parce que vous demandez mal, et dans le but de dépenser pour vos plaisirs" (Jacques 4,1-3).
    • En conséquence, d'abord, apprendre à faire des bénédictions de remerciement pour l'usage de tout bien, car celui qui jouit des biens de la création sans remercier préalablement est considéré comme un voleur ; et un voleur n'a guère de chance d'être exaucé par celui à qui il a porté préjudice. 
    • Avoir une confiance absolue en Elohim : même si l'épée est sur ta gorge pour te tuer, demande  encore avec confiance !
    • Se souvenir que lorsque toutes les portes sont fermées, les larmes ouvrent et devancent toutes les autres prières.
    • Ne pas faire de demandes vaines ou déraisonnables. 
    • Ne pas faire de demandes qui ne respectent pas la hiérarchie des valeurs.
    • Demander d'abord pour ses proches, et pour la collectivité, ce dont on a besoin soi-même, condition pour que cela soit accordé. 
    • Demander à Elohim au nom du Mashiah Yeshoua (Hokhmah, la Sagesse, Davar, la Parole d’Elohim) et jamais à des intermédiaires (messagers, Marie, saints défunts, etc.)
    • Demander pour ceux qui sont dans le besoin, car celui qui ne le fait pas alors qu'il connait les besoins d'autrui est un fauteur.
    • Examiner ses fautes, les regretter, et être décidé à modifier le comportement, avant même de présenter sa requête 

     

    Kavana ou "intention"

     

    Que signifie : il faut prier avec intention (kavana) ?

    Il faut prier avec "intention". Celui qui prie avec intention (mékhavéne).

    Cela sous-entend :

    • Se placer en pensée face à la présence d’Elohim,
    • Retirer de sa pensée toute autre préoccupation ou pensée,
    • Être présent aux mots que l'on dit et à leur sens qui n'est pas seulement intellectuel mais va jusqu'à l'intériorité de ce qui est dit, 
    • Être présent aux sentiments portés par les mots,
    • Être présent avec tout son être, non seulement la tête mais aussi le corps,
    • connaître les intentions que les Anciens ont reçues ou placées dans le texte de la prière(donc en décrivant les kavanotes), de façon globale pour un certain texte et de façon précise  concernant les différents mots, et les Sages ont écrit des commentaires de la prière qui les transmettent,
    • Concevoir la prière comme une action qui réalise,
    • Concevoir la prière comme une action qui améliore un état du monde en permettant à la bénédiction de mieux y circuler ; cette amélioration se produit non seulement en améliorant celui qui prie mais aussi en améliorant le lien du monde visible avec le monde invisible.

    Il est interdit de prier sans kavana.

    Il vaut mieux prier un peu avec kavana que prier beaucoup sans kavana, mais ce principe ne peut pas être utilisé pour réduire le temps que l'on doit accorder à la prière. Le fait de prier est déjà en soi une intention.

    Techniquement, cela exige :

    • de consacrer un moment avant de commencer la prière pour rejoindre intérieurement ces états, 
    • de maintenir cette conscience pendant la prière. 
    • de s'y entrainer en ayant constamment la représentation intérieure de la présence d’Elohim devant soi pendant la journée.

    Ces principes qui viennent d'être exposés sur la kavana se trouvent dans Isaïe 29, 13

     

    L’Assemblée

     

    Il est préférable de faire la prière en groupe car la Shékhinah (présence glorieuse) y réside davantage que dans la prière individuelle. De même lisez le psaume 82, 1 : mizmor lé Assaf, Elohim nitsavba-âdate -El, bé qérév Elohim yichpote,  "Psaume d'Assaf. Elohim se tient dans l'assemblée divine, au sein des juges Il juge".

    Un frère, instruit, quel que soit son degré de science ou de sainteté, considéré et riche, etc. n’est rien sans l’assemblée des consacrés, la Kéhila, fut-il le plus simple. Cela doit nous inspirer un immense respect pour tous et avec égalité.

    Ce ne sont pas nos critères, ni nos jugements, qui fixent le caractère saint de la Kéhila et la présence de la Shékhinah. Si les hommes en avaient décidés, dans leur vanité les choses eussent été autres !

    L'importance de la communion incite les Consacrés :

    - à sentir le devoir de se rendre en communauté pour aider les frères à pouvoir prier.

    - à s'y rendre pour participer aux activités de la Kéhila et à l’avancement du royaume.

    - à habiter non loin les uns des autres, pour qu'il soit possible de se rassembler en communauté avec facilité.

     

    Les heures de Prière

     

    Les heures de la prière, dans la pensée hébraïque, se situent à l'intérieur des 12 heures du jour solaire (intervalle entre le lever et le coucher du soleil, divisé en 12 parts égales). Le milieu du jour s'appelle 'hastote ha yom ; le milieu de la nuit s'appelle 'hatsote ha laïla. La sortie effective du soleil s'appelle yétsiate ha 'hama ou le coucher du soleil (shéqiate ha shémésh).

    Le Shaliah Shaoul a fait référence au coucher du soleil dans ses enseignements :

    «"Tremblez et ne fautez pas". Ne laissez pas le soleil se coucher sur votre méfait » (Ephésiens 4, 26), d’où l’importance des heures de prières.

    LA PRIERE

    Daniel, nous dit l’Ecrit,  priait au moins 3 fois par jour :

    « Quand Daniél sait que le texte est promulgué, il vient dans sa maison. À l’étage, des fenêtres sont ouvertes en direction de Yeroushalaîm. Trois fois par jour, il s’agenouille sur ses genoux, prie et célèbre son Eloha, comme il le faisait auparavant. Alors ces hommes s’alertent et trouvent Daniél priant et implorant, face à son Eloha. Alors, ils s’approchent et disent en face du roi à propos de l’interdit du roi: « N’as-tu pas écrit une interdiction selon laquelle tout homme, dans les trente jours, qui ferait une prière à tout Eloha ou homme autre que toi, roi, serait jeté dans la fosse aux lions ? » Le roi répond et dit: « La parole est sûre, selon la loi des Madaï et des Paras, qui est irrévocable. » Alors ils répondent et disent en face du roi: « Oui, Daniél, des fils de l’exil de Yehouda, n’a pas fait cas de toi, roi, ni de l’interdit que tu as écrit. Trois fois par jour il prie sa prière. » (Daniel 6, 11-14).

    David Ha Melekh – le Roi David, lui, priait jusqu’à 7 fois le jour : « Sept fois par jour, je te louange pour les jugements de ta justice.» (Psaume 119, 164).

     

     A quelle heure précise dire les 3 prières quotidiennes ?

    Le jour commence au lever du soleil et se termine au coucher du soleil.  La moitié du jour ainsi défini est appelée tsahorayim (midi)  et la moitié de la nuit est appelée hatsote (minuit). Il s'ensuit que l'heure de midi et celle de minuit chez les Juifs ne correspondent pas à l'heure légale actuelle.  Cet intervalle entre le lever et le coucher du soleil est d'une durée variable suivant les saisons mais il est toujours divisé alors en 12 parties. L'ensemble de ces 12 parties sera donc de durée variable suivant les saisons (contrairement à l'heure de la montre qui a toujours 60 minutes).

    Il est développé ici une conscience précise du temps et une maîtrise intellectuelle et scientifique des actes, en même temps qu'une référence au Créateur de soi, de la collectivité et de tout l'univers. 

     

    1. La prière des patriarches

    • Avraham a institué la prière du matin ou sha'harit, comme il est dit en Béréshit 19, 27 où le verbe âmad (se tenir debout) signifie prière (voir, pour preuve, le psaume 106, 30).
    • Yits'haq a institué la prière de l'après-midi, min'ha, comme il est dit en Béréshit 24, 63 où le verbe lassoua'h signifie prière (voir, pour preuve, le psaume 102, 1).
    • Yaâqov a institué la prière du soir, ârvit, comme il est dit en Béréshit 28, 11 où le verbe vayifgâsignifie prière (voir, pour preuve, Jérémie 7, 16).

    Le Rabbi Yeshoua a rassemblé les prières juives initiées par les patriarches (notamment le Qadish, le la Amida) pour faire une prière plus courte mais ô combien efficace : le "Avinou" – le Notre Père. Derrière cette prière se trouve encodé un message secret qui retrace spirituellement le parcours de la lumière (Elohim est lumière) d’Elohim depuis les plus hauts niveaux des ciels à notre monde de matière.

    Il vient également la règle de conduite qui consiste à prier toujours au même endroit, non seulement parce que cela facilite la concentration, mais aussi parce que nous voyons dans la vie des Anciens que le lieu et le temps ont une sanctification spéciale.

     

    2. Les trois prières correspondent aussi aux sacrifices du Temple

     

    Quand le Temple a été détruit, le second sens a pris une importance plus vive, comme on le trouve indiqué déjà dans Hoshéâ (le prophète Osée) 14, 3 : qe'houîmakhém devarim ou néchalémafarim séfaténou. Littéralement "prends des paroles et nous remplacerons les taureaux par nos lèvres".

    Ici, il est indispensable de bien comprendre en profondeur le lien qu'il y a entre 

    • les sacrifices et la relation de proximité grandissante entre l'homme et Elohim,
    • la relation d'élévation du matériel vers le spirituel à travers les sacrifices.

    Pour autant, il nous est vivement recommandé dans la Bessora Tova, de prier sans cesse, et cela englobe les différentes prières, actions de grâce et remerciements à Hashem au nom de Yeshoua Ha Mashiah que nous faisons au cours de la journée.

     

    La prière du Juste.

     

    Cette prière sort du cadre simple des modèles de prières développées jusque-là. Elle requiert d’autres aptitudes, car elle est d’un niveau supérieur et réservée aux hommes matures dans le service d’Elohim.

    Nous n’en parlerons pas dans cette étude.

     

    « Faites tout sans murmures ni contestations, afin d’être sans reproche et sans mélange, enfants d’Élohim, sans faute, au sein d’une génération tortueuse et pervertie, où vous brillez comme des lumières dans l’univers. » (Ephésiens 2, 14-15) 

     

    Source: http://yeshayahou.over-blog.com/article-la-priere-121753594.html

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