Le sens du shabbat 4 sur 6
Le retour des juifs en Israël est un des signes majeurs qui alerte le monde sur les changements en cours et contribue à développer un puissant sentiment religieux de retour en grâce de la part des juifs, qui s’élargit culturellement avec la certitude de vivre le temps d’un judaïsme messianique. C’est le temps de la revanche juive sur les nations, qui attend le Mashiah pour régner sur le monde. Les juifs d’essence talmudique sont donc persuadés d’être les nouveaux guides spirituels du monde et que leur interprétation de la Torah et respect strict des traditions en font les nouveaux élus de Dieu. Le problème pour eux c’est que les prophètes qui annoncèrent le retour ne l’ont pas annoncé ainsi. Le retour est pour l’essentiel le résultat de la Shoah et c’est dans la douleur et les guerres qu’Israël dut gagner son indépendance.
Ez 36 : 22 C’est pourquoi dis à la maison d’Israël: Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Ce n’est pas à cause de vous que j’agis de la sorte, maison d’Israël ; c’est à cause de mon saint nom, que vous avez profané parmi les nations où vous êtes allés. 23 Je sanctifierai mon grand nom, qui a été profané parmi les nations, que vous avez profané au milieu d’elles. Et les nations sauront que je suis l’Éternel, dit le Seigneur, l’Éternel, quand je serai sanctifié par vous sous leurs yeux. 24 Je vous retirerai d’entre les nations, je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous ramènerai dans votre pays.
La cause principale de la dispersion n’a pas disparu avec le retour, elle s’est même amplifiée. Les juifs sont partis dans la douleur et les larmes et leur retour s’effectue dans les mêmes conditions. Les raisons de cette situation conflictuelle avec leur Dieu sont particulièrement bien mises en lumière par Jésus quand il s’opposa avec force aux pharisiens en leur disant qu’ils ne sont pas des enfants d’Abraham, mais les fils du diable (Jean 8). Une grande partie de la controverse provenait de leur manière d’interpréter la Loi par le biais de la loi orale. Au temps de Jésus, on nommait cela la « tradition des anciens ». L'historien Flavius Josèphe l’explique : « les pharisiens ont livré à la population un grand nombre de célébrations par la succession de leurs pères, qui ne sont pas inscrites dans les lois de Moïse ». Car si les pharisiens reconnaissaient les lois de Moïse, ils défendaient également un dogme oral qu’ils ont placé à égalité avec les lois écrites et beaucoup le considéraient même comme d’une plus grande autorité. Cette tradition a entrepris de préciser et de décortiquer les lois mosaïques. La loi orale sera mise en écriture entre le 3è et 6è siècle après J.C. pour donner le talmud. Pour le rabbin Stephen Wise « Le retour de Babylone et l’adoption du talmud marque la fin de l’hébraïsme et le début du judaïsme. »
Ce concept de torah orale, qui se développe à partir de la période perse, est un élément distinctif de la pensée pharisienne. L’appui sur la loi orale a fait évoluer le dogme juif dans un sens très favorable aux pharisiens. En effet, ils vont au-delà du texte écrit et, au nom de la tradition orale révélée à Moïse, en même temps que la Loi écrite selon eux, ils le précisent et l’enrichissent pour se détacher des pratiques collaboratives des prêtres qui se sont corrompus de plus en plus au fil du temps. La soumission à la loi orale des pharisiens, les placent en opposants des sadducéens qui ont leur propre exégèse orale et qui ne reconnaissent pas son autorité. Elle impliquera le développement de la synagogue comme lieu où l'on interprète la Loi. Le pharisaïsme est ainsi à l'origine du rabbinisme et de la mise par écrit de la loi orale dans le talmudLes Évangiles le disent très clairement, l’opposition entre les pharisiens et Jésus-Christ est principalement basée sur son rejet de cette tradition orale qui les aveugle sur la compréhension des messages qui annoncent la venue du Messie.
Jean 5 : 39 « Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi. 40 Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! 41 Je ne tire pas ma gloire des hommes. »
La loi orale change radicalement le sens de la Loi divine pour la tordre au profit de ceux qui l’interprètent. Elle permet aux rabbins de prendre la direction spirituelle du peuple en lui imposant des règles qui sont parfois en totale opposition avec la volonté de Dieu. Les règles actuelles d’observance du shabbat et de cacherout sont si contraignantes, qu’elles ruinent les ménages et vident de sens le shabbat tant elles exténuent les femmes qui le prépare.
La loi orale est l’instrument de la gloire des hommes au détriment de celle de Dieu, elle est la barrière intellectuelle qui durcit les cœurs et empêche l’action de l’Esprit Saint. Quand Dieu décida d’exprimer toute Sa colère contre Israël en 70, avant de détruire le Temple, la ville de Jérusalem et d’emmener les juifs en esclavage, méthodiquement tous les centres talmudiques du Golan furent préalablement détruits par les Romains, puis Gamla comme rempart et centre talmudique central devant préserver la route vers Jérusalem. L’avertissement était clair alors, mais dans leur entêtement et leur obstination à conserver la loi orale au bénéfice d’une lecture pure de la Torah qui aurait alors révélé dans son contenu qui est le Messie, ils ont préféré la destruction et l’esclavage pour garder la loi orale, plutôt que la liberté dans l’expression d’une Loi révélant le Mashiah en Yeshoua. La loi orale est le joug intellectuel de l’esclavage imposé par Satan, pour dominer religieusement les juifs. Il faut donc écraser le raisonnement talmudique du serpent, pour restaurer une lecture directe de la Torah qui seule peut révéler qui est le Messie et le libérateur d’Israël.
Si on fait le lien entre la rédaction du Tanakh (l’Ancien Testament) et la venue de Jésus, on se rend compte que la venue du Messie correspond à la compilation définitive de la Bible hébraïque et de son enseignement dans les synagogues. Les premiers livres de la Bible sont rassemblés à partir de l'exil des juifs à Babylone (au VIe siècle av. J.-C.), qui les prive d'un roi et d'un pays. Cet état de fait donne de l'importance aux textes inspirés qui restent le seul lien entre les Hébreux exilés et ceux qui sont restés en Terre promise. Au fur et mesure que le temps passe, on peaufine et complète les textes. La communauté juive installée à Alexandrie fait traduire, au milieu du IIIe siècle av. J.-C. la Bible hébraïque en langue grecque, ce qui devient la Septante; cette version de la Bible contient déjà de nombreux textes supplémentaires. Le texte définitif (que l'on appelle un canon) est élaboré par une école de rabbins entre 70 et 110.
Si je résume les choses simplement, on comprend que les Hébreux se sont forgé une histoire avec leur Dieu, qui leur a transmis des règles de vie à respecter pour vivre en harmonie avec Lui. Tout cela fut mis en écriture, compilé pour former le canon biblique hébraïque qui répond au sens de la volonté de Dieu et devient de facto le Verbe divin. La Parole traduite et enseignée au peuple, indique par tout son corpus qu’un Messie doit venir et que le sens de sa mission ne peut être compris que par l’exégèse biblique.
C’est le sens de l’introduction de l’apôtre Jean dans son évangile :
Jean 1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. 2 Elle était au commencement avec Dieu. 3 Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. 4 En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes… 14 Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père… 16 Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce ; 17, car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ.
L’exil des Hébreux favorisa l’émergence d’une diaspora qui se regroupa en assemblée étudiant la Bible désormais traduite dans le langage vernaculaire des érudits du monde romain, soit le grec. Tous les éléments de la diffusion de la Parole de Dieu dans le monde ont donc été mis en place par Dieu Lui-même bien avant que Jésus annonce la bonne nouvelle du royaume de Dieu. Le terrain était préparé et labouré pour recevoir la bonne semence de Jésus. La manière dont Dieu a agi, nous démontre clairement que la volonté de Dieu est que la Bible devienne l’ouvrage de référence universel pour tous les hommes sur la terre et pas seulement pour les juifs de tendance rabbinique.
Marc 16 : 15 Puis Jésus leur dit : Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. 16 Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné.
Le message du Messie s’inscrit parfaitement dans la logique divine préparée depuis des siècles et se poursuivra toujours selon le même principe, la diffusion à la Terre entière de la Parole de Dieu. Tous ceux qui s’opposeront alors à la volonté de Dieu, se mettront en inimitié contre Lui et ne seront plus considérés comme Son peuple. Car ne peut être considéré comme le peuple de Dieu que celui qui vit et met en pratique Sa Parole. Afin qu’il n’y ait point d’ambiguïté à cet égard, Dieu va choisir le plus grand érudit de son temps parmi les docteurs de la Loi, pour expliquer que Jésus Christ est l’expression de la Loi et non la loi orale qui en verrouille le principe. Saül de Tarse, ville grecque d’érudition par excellence, va devenir la référence doctrinale de son temps pour expliquer aux juifs en premier, que le message du libérateur d’Israël sert également à les libérer du joug doctrinal des scribes et des pharisiens qui utilisent la loi orale comme un fouet doctrinal servant à soumettre le peuple à l’esclavage de leurs lois. L’universalité de la Bible est définitivement actée quand les Évangiles et les épîtres entreront dans le canon biblique en grec et non plus dans la langue des initiés qui étaient l’hébreu biblique qui nécessitait toujours un interprète pour le comprendre. La Bible qui passe de l’hébreu au grec, c’est les bras de l’Éternel qui s’ouvrent au monde pour y accueillir tous les hommes sans distinction de race ou de langue, c’est le message de la grâce qui surpasse celui de la Loi.
Mais si quand bien même on s’en tient à la Loi comme référence ultime, alors cette même Loi vous jugera dans toute sa rigueur et c’est exactement ce qui arriva au peuple juif en 70. Cette année-là, les juifs vont connaître un exode à l’envers et une véritable inversion de la Pâque en voyant le Temple détruit et même tout le pays, pour finir par être vendu en Égypte pour quelques sous tant le nombre d’esclaves juifs était important. Ainsi Dieu démontre de manière évidente que le judaïsme rabbinique n’est pas l’expression de Sa Loi, mais son avilissement et cela Dieu ne peut pas l’accepter. Le pharisianisme qui a conduit à la destruction d’Israël comme nation, deviendra également l’instrument de son esclavage pendant les deux millénaires qui seront alloués aux nations. Le fouet qui les maintiendra dans cet état sera tressé dans les lanières de cuir du talmud, quand il deviendra la trace écrite de la loi orale. Le talmud est devenu le Goshen des juifs en captivité doctrinale, alors que l’Évangile du Christ devient l’expression biblique de l’avènement du royaume de Dieu. Pendant que les uns entrent dans le royaume, les autres en sortent et c’est la Bible avec ses 66 livres qui devient le passeport qui est délivré à ses nouveaux citoyens.
Le talmud est devenu l’outil intellectuel pour garantir l’hégémonie du judaïsme rabbinique et pour être bien certain de verrouiller le système intellectuel mis en place, les rabbins enseignent une doctrine qui consiste à diviser le peuple d'Israël en deux, les Juifs et les non-juifs de l'autre côté. Et cette théorie est celle qui consiste à faire croire qu'il existe la Torah de Moïse uniquement faite pour le peuple juif et juste quelques lois secondaires comme les 7 lois noahides qui seraient pour les non-juifs rabbiniques, une sorte de Loi allégée. Cela a été instauré au sein du Judaïsme rabbinique orthodoxe, toujours pour mieux maintenir cette séparation d'avec les non-juifs, car selon le judaïsme rabbinique, n'appartiennent à Israël que ceux qui se convertissent à leur judaïsme. Mais tout cela est faux et c'est ce contre quoi se sont battus, Jésus, les Apôtres et notamment l'apôtre Saül (Paul), dont on pourrait dire qu’il est le Rachi de son temps, le rav Shaoul de Tarse.
Selon le principe noahide, tout non-juif vivant en accord avec ces sept lois est considéré comme un Gentil Vertueux et a, par l'observance de ces lois, sa part au monde à venir. Les adhérents à ces lois sont souvent appelés B'nei Noah (Enfants de Noé) ou noahides, et peuvent souvent se retrouver dans des synagogues juives. Les lois noahides furent, toujours selon la tradition rabbinique, précédées par les Six Lois d'Adam, données à Adam par Dieu dans le jardin d'Éden. Lors de la révélation sur le Sinaï, les sept lois furent suivies des Dix Commandements et complétées par 613 mitzvot (prescriptions) contenues dans la Torah écrite, soit la Loi juive elle-même. Les mitzvot et leurs élaborations dans la Torah orale n'ont de caractère obligatoire que pour les seuls Juifs, ayant hérité des obligations de leurs ancêtres, qui reçurent ce « joug des commandements » de leur plein gré. Cependant, seuls les principaux commandements parmi ces 613 furent donnés sur le mont Sinaï, les autres auraient été donnés oralement dans la Tente d'Assignation et n'apparaissent qu'après exégèse et non pas scripturairement. Ainsi, si on expurge de la Loi les éléments secondaires défendus par le talmud, il ne restera que le corps principal révélé dans le décalogue et qui s’articule autour du shabbat. Et comme le message principal du décalogue est un message d’amour résumé par, tu aimeras ton Dieu et ton prochain, l’Évangile du Christ est donc meilleur, car il en exprime le fond, alors que le talmud le développe à l’extrême en ne s’attachant qu’à sa forme.
Si on reste factuel, on constatera que Dieu a sérieusement retaillé Son arbre de vie en en retirant toutes les branches mortes, pour ne conserver que celles qui portent du fruit. Les sadducéens disparaîtront avec le Temple et les pharisiens subsisteront comme la branche morte rabbinique d’un judaïsme sectaire. Du temps du rav Shaoul de Tarse, deux écoles de pensée principale vont se développer au sein des synagogues, celle d’un messianisme talmudique et celle suivant l’Évangile du Christ. Ces deux visions du messianisme sont totalement incompatibles entre elles. Les chrétiens totalement ouverts au monde, seront alors chassés des synagogues par les rabbins qui cherchent à préserver la prérogative du talmud. Ce fut une immense erreur, car libéré du joug rabbinique le christianisme va se développer de manière exponentielle jusqu’aux extrémités du monde, alors que le judaïsme va décliner pour devenir une religion marginale. En coupant brutalement les ponts avec la branche pleine de vie du peuple juif, le christianisme va progressivement devenir la première religion des nations et de moins en moins celle des juifs qui n’existeront plus qu’au travers du rabbinisme talmudique. Le problème c’est que coupé de ses racines culturelles juives, la vie chrétienne qui s’inscrivait dans le rythme sabbatique, va progressivement s’en détacher, car étant assimilé à une coutume exclusivement juive, ennemie du message de l’Évangile.
La mentalité rabbinique qui vise à l’exclusivité, épouse alors celle des fils de la rébellion et commence à agir comme tel. Comme Caïn ils vont devenir des meurtriers et par voie de conséquence la semence du serpent qui s’attaque à la femme, l’Église du Christ. S’acharnant à sa destruction, à l’exemple de Saül de Tarse avant sa conversion. Le simple fait que l’on puisse s’accaparer les prérogatives de la Loi sans être juif au sens talmudique du terme, était considéré comme un blasphème que seule la mort pouvait châtier. Comme pratiquer le shabbat était le signe distinctif qui déterminait qui servait l’Éternel selon ses Lois, les chrétiens qui pratiquaient le shabbat en honorant Yeshoua, étaient donc des blasphémateurs. L’inimitié initiée par les rabbins contre les chrétiens ne visera pas seulement à les exclure des synagogues, mais également à leur faire comprendre que le shabbat est une exclusivité du judaïsme talmudique.
Le ver étant dans le fruit, progressivement l’idée va faire son chemin et quand le christianisme surpassera le judaïsme, les règles sabbatiques seront abandonnées au profit de nouvelles qui permettront au paganisme de s’introduire dans l’Église. La vision juive des Écritures sera alors remplacée par une dogmatique purement chrétienne qui se détachera toujours plus du fond biblique, pour à terme se réaliser dans une Église nouvelle qui deviendra le catholicisme. On entrera alors dans le Moyen Âge et ses terribles ténèbres. La Bible vernaculaire disparaîtra et sa lecture directe sera même interdite au profane. Les juifs considérés comme les ennemis du christianisme seront traités de la pire des manières, martyrisés et souvent même bannis si ce n’est simplement exterminés. En agissant comme ils ont agi, les rabbins auront été les artisans de leur propre malheur, mais également de celui des chrétiens eux-mêmes.
Le poids de la tradition qui s’est inscrite dans le judaïsme talmudique et le christianisme romain à partir de Constantin, a définitivement séparé en deux corps distincts totalement antagonistes, les juifs et les chrétiens. Aujourd’hui, où Dieu appelle son Épouse à reformer un corps uni porté par Son seul Esprit Saint, il devrait être évident que maintenir le statu quo revient à rester un rebelle opposé à sa volonté. Les deux parties emmurées dans des dogmatiques mensongères doivent impérativement se remettre en question et revenir à la source du Verbe. Pour les juifs c’est s’extraire du talmud et revenir à la lecture directe du Tanakh pour y discerner le Messie révélé en Jésus. Pour les chrétiens, s’est épouser le Verbe dans sa pureté pour en respecter la forme, soit appliquer la Loi en esprit et vérité comme le fit Jésus, Loi qui s’articule autour du shabbat et des fêtes de l’Éternel afin de vivre selon le rythme imposé par Dieu. Quand les deux parties auront harmonisé la forme de leurs cultes respectifs, on ne parlera plus des juifs ou des chrétiens comme de deux religions distinctes, mais comme d’Israël réuni sous la forme d’Ephraïm qui représente les nations et de Juda qui représente les juifs qui auront accepté Yeshoua comme le Messie.