• Les chrétiens qui fêtent Rosh HaShana et Yom Kippour de plus en plus nombreux

    Les chrétiens qui fêtent Rosh HaShana et Yom Kippour de plus en plus nombreux

    Certaines congrégations maintiennent certaines des traditions juives de Jésus en suivant le calendrier des fêtes établi dans l’Ancien Testament

    Une congrégation de l'église vivante du christ à San Diego célèbre la fête des Tabernacles - le nom donné par l'église à Souccot - en   2016. (Autorisation de l'église vivante du christ - via JTA)
     

    NEW YORK (JTA) — La nuit de Rosh HaShana, des milliers de personnes vont quitter leur travail, se réunir au sein de leurs congrégations tout autour de la planète et elles vont adorer Dieu, le seigneur du monde. Dix jours plus tard, elles commenceront un jeûne et se rassembleront une nouvelle fois pour prier et pour demander le pardon de leurs péchés.

    A ces deux occasions, elles salueront Jésus-Christ et prieront pour son retour.

    Ces gens ne sont pas des Juifs, pas plus qu’ils ne sont des Juifs pour Jésus. Ces fidèles sont plutôt les membres d’un mouvement chrétien évangélique qui s’appelle l’église vivante du Christ. Les jours où les Juifs célébreront Rosh HaShana et Yom Kippour, ces chrétiens fêteront ce qu’ils appellent la fête des trompettes et le jour du pardon.

    « Nous n’essayons pas d’être des Juifs », commente Dexter Wakefield, pasteur de l’église vivante du christ et porte-parole de l’église. « Nous obéissons aux commandements de Dieu. Les jours saints ont une grande signification pour les chrétiens qui les observent ».

    L’église vivante du christ est l’un des quelques groupes évangéliques qui observent le christianisme tel qu’il a été observé, selon eux, par Jésus, conformément aux diktats de la bible hébraïque. Ce qui signifie qu’ils ne fêtent ni Noël, ni Pâques – des fêtes considérées par l’Eglise comme païennes dans leurs origines. Ce qui signifie également que les fidèles respectent le Shabbat comme les Juifs : du vendredi soir au samedi soir. La coutume habituelle de l’observation de la journée de repos du dimanche, estiment les membres de cette église, est une autre déviance par rapport au christianisme authentique du Christ.

    Christian supporters of Israel march during a parade for the Feast of Tabernacles in Jerusalem in 2006. Thousands of Evangelical Christians are participating in an annual pilgrimage to support Israel (photo credit: Olivier Fitoussi/Flash90)

    Des partisans chrétiens d’Israël marchent durant un défilé pour la fête des Tabernacles à Jérusalem en 2006. Ces chrétiens évangéliques défilent pour afficher leur soutien à Israël (Crédit: Olivier Fitoussi/Flash90)

    Même si l’église vivante du christ, qui compte environ 10 000 membres, prône l’observation du Shabbat le samedi ainsi que les fêtes juives, ses fidèles ne sont pas des Juifs messianiques, qui s’identifient comme Juifs et utilisent les écritures et la liturgie hébraïques. Ce ne sont pas non plus des adventistes du septième jour, qui observent le Shabbat, le samedi, ni aucune autre fête juive.

    L’église affiche environ 400 congrégations sur six continents et la majorité de ses fidèles se trouvent en Amérique du nord où elle a d’ailleurs installé son siège dans la ville de Charlotte, en Caroline du nord. Elle est gouvernée par un Conseil des anciens et elle est un prolongement de la philosophie d’Herbert Armstrong, dont les prêches sur l’observance de l’Ancien Testament a inspiré plusieurs églises qui se considèrent comme en marge du courant évangélique dominant.

    Une assiette de Seder à la Cross Life Church d'Alvarado, dans l'Arkansas. (Autorisation)

    Une assiette de Seder à la Cross Life Church d’Alvarado, dans l’Arkansas. (Autorisation)

    A l’église vivante du Christ, Rosh HaShana et Yom Kippour — la première fête commencera cette année dans la soirée du 20 septembre et la deuxième au crépuscule du 29 septembre – sont deux des sept célébrations qui ont lieu dans l’année. Ces fêtes correspondent aux cinq fêtes juives commandées dans la Torah – Rosh HaShana, Yom Kippour, Souccot, Pessah et Shavuot. L’Eglise monte à sept fêtes en respectant séparément Shemini Atzeret, la fête qui achève Souccot, et en divisant Pessah en deux – le premier jour et tout ce qui se déroule après.

    « Ces journées ont été clairement commandées par l’Ancien Testament et le fait que le christ et les apôtres les ont observées les ratifient très certainement aux yeux de l’église chrétienne », écrit le fondateur de l’église, Roderick Meredith, dans un pamphlet. « Les vrais chrétiens doivent conserver ces fêtes que Dieu a rendues saintes. Et nous sommes là pour suivre l’exemple de Jésus et des Apôtres en les observant ».

    Ces fêtes correspondent au cycle agricole annuel et elles ont également une signification historique pour les Juifs. Mais pour l’église, elles reflètent des étapes nécessaires qui rapprochent l’humanité du retour de Jésus et de la rédemption ultime du monde.

    Plutôt que de célébrer la nouvelle année, Rosh HaShana — une fête de vingt-quatre heures appelée la fête des Trompettes, ce qui est une traduction littérale raisonnable de son nom dans la Torah, Yom T’ruah — marque le jour où Jésus réapparaîtra, salué par des trompettes. Yom Kippour, traduit comme jour du Pardon, est le jour où Satan sera enfin vaincu.

    L’église organise ainsi chaque jour un service – court si on le compare aux normes des fêtes juives – qui comprend un sermon court et un sermon long sur le thème de la journée, encadré par des chants. Comme les Juifs pratiquants, lors du jour du pardon, les fidèles prendront une journée de congé et s’abstiendront de manger et de boire. Mais, lors des grandes fêtes juives, ces chrétiens ne suivent pas les rituels juifs, comme plonger des pommes dans le miel, ou porter des robes blanches – les kittels – ou encore souffler dans un shofar.

    Les fidèles fêtent le repas de Pessah à la Cross Life Church d'Alvarado, dans l'Arkansas. (Autorisation)

    Les fidèles fêtent le repas de Pessah à la Cross Life Church d’Alvarado, dans l’Arkansas. (Autorisation)

    Et tandis que les Juifs ont des livres particuliers de prière uniquement pour les grandes fêtes, Wakefield explique qu’il n’y a pas d’hymnes traditionnels à entonner à ces occasions.

    A l’occasion, quelqu’un apportera un shofar juste pour s’amuser’

    « A l’occaA l’occasion, quelqu’un apportera un shofar juste pour s’amuser », dit Wakefield, qui a été pasteur dans plusieurs églises de Floride avant de travailler au siège de l’église. « Ce n’est pas un rituel particulier que nous pratiquons. C’est quelque chose de merveilleux à faire ».

    Quatre jours après la fête du pardon, les congrégations de l’Eglise quitteront leurs habitations pour un logement temporaire comme le font les Juifs lors de Souccot. Mais ce logement sera un lieu de vacances ou un motel – et non une Soukka faite de tissu, de bois et de branchages. L’église considère cette fête comme le moment de quitter son habitation et de se réunir dans un autre endroit mais ce lieu ne doit pas être ouvert aux éléments.

    Allumage de bougies à la Cross Life Church d'Alvarado, dans l'Arkansas. (Autorisation)

    Allumage de bougies à la Cross Life Church d’Alvarado, dans l’Arkansas. (Autorisation)

    L’église observe également plusieurs autres commandements issus de l’Ancien Testament. Les membres se retiennent de manger les aliments expressément interdits dans la bible – comme les fruits de mer – et s’abstiennent de travailler du vendredi au crépuscule au samedi à la tombée de la nuit, ce qui correspond en grande partie au Shabbat juif. Mais il n’y a pas de pratiques interdites le samedi.

    ‘Si vous travaillez à l’usine pendant la semaine, vous ne travaillez pas au coucher du soleil le vendredi’

    « Nous enseignons de ne faire que le labeur hebdomadaire », explique Wakefield. « Si vous travaillez à l’usine pendant la semaine, vous ne travaillez pas au coucher du soleil le vendredi ».

    Tandis que la majorité des groupes évangéliques n’observent pas l’ancien testament comme le fait l’église vivante du christ, un grand nombre d’entre eux attribuent une signification à certains de ses commandements. De nombreux leaders évangéliques ont, pour leur part, cité le Lévitique pour justifier leur opposition au mariage homosexuel. Et certains groupes évangéliques ont exprimé leur soutien à l’affichage des dix commandements dans les tribunaux.

    Cynthia Lindner, directrice des Etudes pastorales à l’université de théologie de Chicago, indique que les chrétiens sont attirés par ces versets parce qu’ils définissent des codes de conduite interpersonnelle.

    « Il y a des textes [de l’Ancien testament] qui se concentrent sur la prescription de la conduite humaine bien plus que ce n’est le cas dans le Nouveau testament », dit-elle. « Les textes et les codes de la bible hébraïque sont facilement appropriés lorsque vous voulez évoquer la question du comportement ».

    Ces dernières années, certains groupes évangéliques ont organisé des repas de seder pour Pessah, ce qui est partiellement une réplique de la Cène, dont on considère qu’elle était un seder. D’autres groupes chrétiens, notamment des sionistes chrétiens, se sont emparés d’autres rituels juifs, comme le port d’un châle de prière ou le shofar.

    Illustration : Le pasteur Robert Stearns souffle dans un shofar pendant la journée de prière pour la paix à Jérusalem en 2013 (Crédit : Times of Israel/Lazar Berman)

    Illustration : Le pasteur Robert Stearns souffle dans un shofar pendant la journée de prière pour la paix à Jérusalem en 2013 (Crédit : Times of Israël/Lazar Berman)

    « Je pense que beaucoup de chrétiens ont l’idée que le judaïsme est plus authentique, plus ancien, plus proche de la volonté de Dieu qu’un grand nombre d’églises de notre époque moderne », commente Jon Levenson, professeur de bible hébraïque à la faculté de théologie de Harvard.

    « Il y a cette notion que la tradition de l’église s’est écartée encore et encore de la vraie parole divine, et que quelque part, les Juifs et leur bible en sont plus proches – et nous devrons commencer à prendre en considération cela ».

    Mais pour l’église vivante du Christ, Rosh HaShana signifie davantage que remonter aux temps anciens. Cette fête concerne la rédemption imminente du monde à travers Jésus.

    « Pouvons-nous imaginer une explosion de trompettes qui ferait littéralement trembler la terre pour annoncer le retour du Christ comme le roi des rois ? », dit le pamphlet de Meredith.

    « Pouvons-nous imaginer les vrais saints de Dieu – qui le suivent où qu’il aille – s’élevant pour rencontrer le christ dans l’air, pour rejoindre pour l’éternité leur sauveur et l’aider à juger cette planète rebelle ? Toutes ces choses seront annoncées par la septième trompette ! »

     
    « La Sainte Convocation du Yom KippourLe vin nouveau et les outres »
    Yahoo!

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    1
    christine77
    Lundi 25 Septembre 2017 à 20:07

    où peut-on fêter ces fêtes en région parisienne ?

    2
    Lundi 25 Septembre 2017 à 22:01

    Centre Messianique de Paris

    1, rue Omer-Talon – 75011 Paris

    Tél. : 01.43.55.83.49

     

    Rabbi Emmanuel Rodriguez-Perez

    email :  tmpi-kehila@gmx.fr 

    Le secrétariat: 01.43.55.83.49 

      Office de Shabbat : Le samedi à 16h

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    3
    Jacquy Mengal
    Vendredi 29 Septembre 2017 à 11:16

    Il y a une erreur dans cet article. Il ne s'agit pas de l’église vivante du Christ mais plutôt de "l'Eglise du Dieu vivant" qui est la branche francophone de l'Eglise :  "The Living Church of God", dont le siège se trouve à Charlotte au centre des Etats-Unis.

    Cette Eglise est une des congrégations qui s'est formée après le décès d'Herbert W. Armstrong (The worldwide Church of God).

    J'écris cela en connaissance de cause.

    Jacquy

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :